
Huang Qi a été condamné pour "possession illégale de secrets d'État". Il avait été arrêté l'an dernier après avoir critiqué l'action des autorités suite au tremblement de terre au Sichuan, qui avait fait plus de 500 victimes en mai 2008.
AFP - Le dissident chinois Huang Qi, arrêté l'année dernière après ses critiques contre les autorités à la suite du tremblement de terre au Sichuan (sud-ouest), a été condamné lundi à trois ans de prison pour "possession illégale de secrets d'Etat", a annoncé sa famille.
Huang Qi, 46 ans, avait plaidé non coupable en août lors de sa comparution, mais un tribunal de la capitale du Sichuan, Chengdu, l'a reconnu coupable, a dit à l'AFP sa femme Zeng Li.
"Nous ferons sûrement appel", a-t-elle ajouté, jointe par téléphone.
Le tribunal n'était pas joignable.
L'avocat du dissident Mo Shaoping a dénoncé la condamnation, affirmant que les documents incriminés étaient disponibles sur l'internet, refusant cependant d'en dire plus sur leur contenu.
"Nous ne reconnaissons pas ce verdict. Nous maintenons qu'il est innocent", a-t-il déclaré à l'AFP.
Huang Qi avait été arrêté en juin 2008 à Chengdu après avoir commencé à soutenir des parents d'enfants morts en mai dans les écoles du Sichuan lors du tremblement de terre et qui demandaient des comptes au gouvernement.
Pour sa famille et les organisations des droits de l'homme, son incarcération et sa condamnation s'expliquent par cet engagement.
Un autre militant, Tan Zuoren, qui enquêtait également sur le sujet, a été jugé en août pour subversion, mais le verdict n'est pas encore connu.
Des milliers d'établissements scolaires s'étaient effondrés lors du séisme du 12 mai 2008, provoquant la mort de 5.335 élèves, alors que les bâtiments officiels voisins étaient restés debout.
Des parents avaient vivement dénoncé la corruption des responsables locaux, à l'origine, selon eux, de la mauvaise qualité des bâtiments.
Huang Qi a déjà été incarcéré de 2000 à 2005 pour "tentative de subversion de l'Etat" après la création de son site pro-démocratie qui évoquait des affaires de corruption au sein du gouvernement.
Le site avait appelé aussi à la libération de tous les militants incarcérés à la suite des manifestations de Tiananmen du printemps 1989, écrasées par l'armée chinoise. Le dissident répertoriait également sur le site les personnes portées disparues en Chine, notamment les femmes et les enfants enlevés et faisant l'objet de trafics.