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Présidentielle française 2022 : Valérie Pécresse en meeting pour relancer sa campagne

Désireuse de se relancer dans la course à la présidentielle, la candidate Les Républicains, Valérie Pécresse, a tenu dimanche son premier grand meeting de campagne à Paris. Quelque 6 000 personnes étaient présentes au Zénith où la candidate LR a dit vouloir "porter l'espoir d'une Nouvelle France". 

À deux mois de l'élection présidentielle, la course continue. Valérie Pécresse a tenu, dimanche 13 février à Paris, son premier grand meeting de campagne présidentielle, avec pour objectif de redynamiser une campagne qui patine et qui a été mise sur la défensive ces derniers jours en raison notamment de quelques défections, comme celle d'Éric Wœrth.

Alors qu'Emmanuel Macron reste accaparé par la crise diplomatique autour de l'Ukraine, le candidat LFI Jean-Luc Mélenchon réunit ses soutiens à Montpellier.

Au Zenith de Paris, la candidate LR a dépeint sa "Nouvelle France" devant quelque 7 000 personnes.

"Je veux porter un nouvel espoir, celui d'une Nouvelle France que nous devons reconstruire ensemble", a-t-elle lancé, plaidant pour une France "réconciliée" et qui "réinvente son rapport au travail".

Estimant que "nous sommes à la croisée des chemins", elle a assuré qu'il n'y avait "pas de fatalité. Ni au grand remplacement, ni au grand déclassement".

Très ferme sur le régalien, celle qu'Éric Zemmour a jugée "pas de droite" samedi, a promis de reprendre "le contrôle de cette immigration débordante qui débouche sur la création de zones de non-France" et revendiqué "de vouloir l'assimilation". 

"Je défends l'identité française la vraie, car la France n'est pas une nostalgie, c'est une énergie", a-t-elle assuré, sans toutefois nommer ses rivaux d'extrême droite.

Et "le vrai convoi de la Liberté, c'est nous !", a-t-elle lancé avant de vilipender "les normes qui nous étouffent".

"Un pacte de réconciliation nationale"

Quelque 6 000 personnes, venues majoritairement de région parisienne, avaient pris place dans la salle du Zenith, et mille autres, selon les organisateurs, dans une salle voisine.

Seule sur scène, sur un arrière fond stylisé aux couleurs bleu-blanc-rouge et deux drapeaux tricolores, Valérie Pécresse a déroulé les grandes lignes de son programme, entrecoupée de "Valérie, Présidente, de "On va gagner !" et autres "Macron au Touquet, Valérie à l'Élysée".

Défendant "un pacte de réconciliation nationale", elle a plaidé pour pour la construction d'une "nation éducative", la défense du nucléaire, ou encore une hausse de 10 % des salaires sur le quinquennat.

"Dès cet été, chaque salarié gagnant 1 400 euros nets gagnera 500 euros de salaire de plus par an", a-t-elle promis, en citant le "travailler plus pour gagner plus" de Nicolas Sarkozy. "Moi j'ajoute liberté [sur le temps de travail ou le rachat des RTT]".

Citant Jules Michelet et Charles Péguy, elle a pourfendu le wokisme, qui est "le contraire de la République" et taclé Emmanuel macron qui a "cédé à la repentance" et "racialisé la question des banlieues". 

Le chef de l'État "devra rendre des comptes", car "si nous ne réagissons pas très fortement, un jour viendra où les Français ne vivront plus ensemble, mais face à face", a-t-elle ajouté.

"Je suis une conquérante"

Ce meeting était le premier d'ampleur pour Valérie Pécresse, alors que sa campagne traverse un faux-plat. Elle avait dû renoncer, en raison de la crise sanitaire, à la date du 11 décembre initialement prévue par LR.

Après avoir décollé dans les sondages début décembre dans le sillage de son investiture, elle marque le pas loin derrière Emmanuel Macron, et dans un mouchoir de poche avec ses rivaux d'extrême droite Marine Le Pen et Éric Zemmour.

En meeting samedi dans le Morvan, Éric Zemmour a réservé toutes ses flèches à sa rivale LR, sans même citer une fois le nom de Marine Le Pen. Le "centre droit" de Valérie Pécresse, a-t-il martelé, "ne vaudra pas mieux que le centre gauche d'Emmanuel Macron". Et le candidat Reconquête d'exhorter les électeurs à faire le bon choix au premier tour "entre sauver les LR ou sauver la Nation".

"Je suis la femme à abattre", lance la candidate au Journal du Dimanche. "Tous les coups se concentrent sur moi : ceux de la Macronie comme ceux d'Éric Zemmour et de Marine Le Pen. Je suis un danger politique, parce que je suis la seule à incarner une alternative sérieuse à Emmanuel Macron. Mais je le dis à tous ceux qui me tirent dans le dos : je suis une conquérante."

"Dimanche on joue gros"

Depuis son investiture, Valérie Pécresse a sillonné relativement discrètement la France, distillant ici un discours sur l'éducation, là des mesures sur l'énergie. "Nous entrons dimanche dans une nouvelle étape de cette campagne", veut se convaincre son entourage.

Dans ce contexte, les sondages d'après meeting seront particulièrement scrutés, à moins de deux mois du premier tour.

"Dimanche on joue gros parce que si elle se plante, ça va être chaud en interne", a affirmé un élu LR.

La famille LR serrera les rangs, malgré les couleuvres avalées en amont, notamment la défection d'Éric Woerth mercredi, parti soutenir Emmanuel Macron après quarante ans à droite, suivie quelques heures après de celle de la maire de Calais, Natacha Bouchart.

Autre grain de sable, jeudi Le Figaro se faisait l'écho de propos sévères prêtés en privé à Nicolas Sarkozy : "Valérie part dans tous les sens", elle n'a "rien compris à la campagne" et "est inexistante", ou encore "il n'y a pas de dynamique".

Valérie Pécresse a rencontré vendredi l'ancien chef de l'État – qui n'était toutefois pas attendu au meeting parisien.

De son côté, Jean-Luc Mélenchon tente, pour l'un de ses plus gros meetings à Montpellier de rassembler 6 000 personnes, devant lesquelles il déclinera son "plan pour le plein emploi", publié samedi. Mais celui qui espère capter le vote des classes populaires devrait aussi parler des convois dits "de la liberté", qui ont défilé à Paris samedi pour protester contre le pass vaccinal et la hausse des prix.

Sa concurrente à gauche Anne Hidalgo, toujours aux prises avec des sondages calamiteux, poursuit de son côté son déplacement aux Antilles. Après un meeting à Basse-Terre (Guadeloupe) samedi, la candidate PS doit visiter en Martinique une baie touchée par les sargasses.

Avec AFP