À la une de la presse, ce mardi 8 février, les réactions à la rencontre, hier, au Kremlin, entre Vladimir Poutine et Emmanuel Macron. Le blocage, depuis dix jours, de la capitale fédérale canadienne par des camionneurs opposés au passe vaccinal, un mouvement qui serait en train de faire tâche d’huile dans d’autres pays, y compris en France. Et le rétropédalage du ministre de l’Éducation français sur l’enseignement des mathématiques au lycée.
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À la une de la presse, la rencontre, hier à Moscou, entre Vladimir Poutine et Emmanuel Macron, dans le contexte de tensions toujours grandissantes, autour de l’Ukraine.
"(Emmanuel) Macron cherche à éviter la guerre" : d’après The Financial Times, des responsables français assurent que Vladimir Poutine s’est engagé, à l’issue de cette rencontre, "dans la désescalade de la crise ukrainienne", en promettant de ne pas entreprendre de nouvelles "initiatives militaires" et en acceptant de rappeler des milliers de soldats russes actuellement stationnés en Biélorussie – "sitôt leurs exercices terminés". Cette déclaration d’apaisement tranche avec la distance entre les deux dirigeants au Kremlin, où Emmanuel Macron et Vladimir Poutine étaient séparés par une table de 5 mètres – une table "presque aussi grande que la distance qui sépare aujourd’hui Moscou et l’Otan", selon le quotidien espagnol El Pais.
À la une du journal russe Kommersant, la table a été raccourcie, mais la tonalité reste assez peu amène, puisque le quotidien évoque "le variant Omacron" qui aurait tenté "d’infecter", de rallier Vladimir Poutine à ses positions. Dans l’ensemble, à l’image du Kremlin, Kommersant souffle le chaud et le froid : "Emmanuel Macron espérait récolter les lauriers de 'sauveur de l’Europe'. Vladimir Poutine a clairement indiqué qu'il considérait que '(le président français) pouvait tenir ce rôle'", commente le journal, avec magnanimité. "À défaut de formule magique pour sortir de l’impasse, tout au plus peut-on espérer une formulation magique dont les ambiguïtés permettent de gagner un peu de temps" : en France, Le Figaro ne se fait pas d’illusions et dit espérer qu’Emmanuel Macron (aura été) instruit de le proverbe russe "Si tu invites un ours à danser, ce n’est pas toi qui décides quand la danse est finie, c’est l’ours". À chacun son folklore, à chacun ses références : à la une de Libération, la fameuse table est aussi longue que sinueuse et le journal annonce qu’Emmanuel Macron a débuté "sa campagne de Russie", allusion aux mésaventures napoléoniennes comme à la campagne pour la présidentielle, avec un président, candidat officieux à sa réélection, qui chercherait à "renforcer sa stature internationale". Emmanuel Macron et Vladimir Poutine, qu’on retrouve tous deux dans le dessin de Steve Bell, pour The Guardian, se pinçant mutuellement les tétons, comme dans le tableau montrant Gabrielle d'Estrées, la favorite du roi Henri IV, et sa sœur. Un tableau à la fois érotique et ambigu.
Steve Bell on Macron’s visit to Russia for Ukraine crisis talks with #Putin – political cartoon gallery in London https://t.co/dePcTdnXF6 pic.twitter.com/mmTg7EqLrT
— Political Cartoon (@Cartoon4sale) February 7, 2022Leur mouvement à eux est sans ambiguïté : au Canada, les camionneurs hostiles à la nouvelle loi sur l’obligation vaccinale contre le Covid-19 paralysent toujours la capitale fédérale, Ottawa. Le blocage de la ville par l’auto-proclamé "Freedom Convoy" – le "convoi de la liberté" –, a amené le maire de la capitale fédérale à décréter l’état d’urgence, dimanche. The National Post accuse le maire d’Ottawa, la police de la ville et le Premier ministre canadien Justin Trudeau d’être eux-mêmes responsables du blocage de la capitale, pour avoir parié, à tort, sur un essoufflement rapide du mouvement. Loin de s’essouffler, ce dernier chercherait à faire tâche d’huile, selon The New York Times, qui rapporte que les manifestations d’Ottawa "sont devenues un cri de ralliement pour les puissants groupes d'extrême droite et anti-vaccins du monde entier", notamment en Allemagne, aux Pays-Bas et en Belgique. En France, Le Monde fait état d’un projet de mobilisation autour de Paris le 13 février, sur le modèle des camionneurs canadiens. Le journal parle d’une initiative qui rappelle les "gilets jaunes", apparus fin 2018, avec déjà plus de 250 000 internautes ralliés sur Facebook.
En France, toujours, le ministre de l’Éducation, Jean-Michel Blanquer, rétropédale sur une mesure controversée de la réforme du baccalauréat et se dit prêt à réintroduire les mathématiques dans le tronc commun au lycée. Depuis leur disparition du tronc commun en 2019, le nombre d’élèves exposés à l’enseignement des maths est en chute libre : seulement 37 % dans la dernière année de lycée, selon Le Figaro. La Croix s’inquiète de cette "désaffection", qu’il juge "préoccupante", tant il apparaît difficile de "comprendre le monde ou de partager des diagnostics chiffrés sans un bagage mathématique minimal", comme par exemple lorsque l’on parle de taux d’incidence, en santé publique. Inquiétude, aussi, parce que le fameux "esprit français" est, dit-on, "un alliage de finesse et de géométrie". D’après les statistiques de l’Éducation nationale, le recul des maths serait encore plus marqué chez les filles, qui se sont largement détournées de cette matière, ces trois dernières années – d’où le dessin de Coco, publié par Libération, où une mère de famille croulant sous les tâches domestiques, dit que "les maths au lycée, c’était pas (son) truc et que c’est "plus tard, qu’(elle s’est) mise aux équations difficiles"…
Moins de filles en maths ? Mon dessin dans @libe aujourd’hui ✏️
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