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"Importants progrès" dans les discussions sur le conflit au Haut-Karabakh

Le médiateur de l'OSCE indique que les pourparlers organisés à Munich pour tenter de mettre un terme au conflit entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan à propos de la région du Haut-Karabakh progressent. Des difficultés subsistent, précise-t-il cependant.

REUTERS - Les présidents de l'Arménie et de l'Azerbaïdjan, Ilham Aliev et Serj Sarksian, ont fait d'"importants progrès" mais ont aussi rencontré des difficultés lors de leurs discussions sur le Haut-Karabakh dimanche à Munich, a annoncé le médiateur français Bernard Fassier.

"D'importants progrès ont été atteints", a-t-il dit à la presse à l'issue de plus de quatre heures de discussions. "Dans le même temps, nous avons identifié certaines difficultés."

Les médiateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) n'ont pas fourni beaucoup de précisions sur les discussions entre les deux présidents.

Ces derniers ont pour leur part quitté la réunion sans parler à la presse.
Bernard Fassier a déclaré que la France, les Etats-Unis et la Russie, qui forment le groupe de Minsk chargé par l'OSCE de tenter de trouver une solution sur le Haut-Karabakh, se mettaient à la préparation de la prochaine rencontre, sans préciser sa date.
"Nous espérons de nouveaux progrès dans les semaines à venir et au début de l'année prochaine", a ajouté le médiateur français, qui préside le Groupe de Minsk.
Samedi, le président azerbaïdjanais Ilham Aliev avait fait monter les enjeux en déclarant que l'entretien de Munich devrait "jouer un rôle décisif", au risque de faire échouer les négociations.
En réponse à une question, Bernard Fassier a déclaré : "Nos gouvernements sont d'avis que la guerre n'est pas une option".
Pressions turques
Le Haut-Karabakh, région d'Azerbaïdjan peuplée d'Arméniens de souche, est à l'origine du conflit qui a opposé les deux anciennes républiques soviétiques du Caucase en 1991, sur fond de dislocation de l'URSS.
Trente mille personnes ont péri et un million d'autres ont été contraintes au départ. Les séparatistes arméniens, soutenus par l'Arménie chrétienne, ont pris le contrôle du Haut-Karabakh et de sept districts azerbaïdjanais environnants avant la proclamation d'un cessez-le-feu en 1994.
Le Haut-Karabakh souhaite être reconnu comme Etat indépendant, mais quinze années de médiation n'ont pas permis de trouver un accord de paix. Des échanges de tirs, sporadiques, continuent d'avoir lieu et la menace d'une guerre pèse toujours dans une région par laquelle transitent pétrole et gaz destinés aux marchés occidentaux.
La Turquie, qui a rompu ses liens et fermé sa frontière avec l'Arménie en 1993 par solidarité avec l'Azerbaïdjan turcophone et musulman, presse Erevan de régler ce conflit avant de sceller son rapprochement avec les Arméniens, engagés avec la signature d'un accord historique le 10 octobre qui doit encore être ratifié par les Parlements des deux pays.
L'accord entre Ankara et Erevan prévoit le rétablissement de liens diplomatiques et la réouverture de la frontière commune aux deux Etats. L'Azerbaïdjan est farouchement hostile à cet accord.