Au lendemain du coup d'État au Burkina Faso, la ministre des Armées, Florence Parly, s'est expliqué, mardi, à l'Assemblée nationale sur la politique française dans la région du Sahel, et a affirmé qu'elle va devoir s'"adapter à un nouveau contexte".
La France a engagé une "concertation approfondie" avec ses partenaires européens qui participent au groupement de forces spéciales Takuba au Mali, a déclaré mardi 25 janvier la ministre des Armées, Florence Parly. Une réponse à la "rupture des engagements et aux provocations de la junte malienne", a-t-elle expliqué.
La ministre en a profité pour affirmer sa "solidarité avec nos partenaires danois, dont le déploiement se fait sur une base juridique légale, contrairement à ce qu'affirme aujourd'hui la junte malienne".
La ministre s'expliquait à l'Assemblée nationale sur la politique française dans la région alors que Bamako a demandé lundi au Danemark de retirer "immédiatement" la centaine de soldats arrivés récemment dans le pays, pour participer à la task force Takuba initiée par la France.
Le coup d'État au Burkina Faso a aussi considérablement compliqué la tâche de Paris. Sur les quatre pays du Sahel confrontés aux groupes jihadistes liés à Al-Qaïda ou au groupe État islamique (EI) où est déployée la force antijihadiste Barkhane, trois (Tchad, Mali, Burkina) sont désormais dirigés par une junte militaire.
"Ce combat est essentiel à notre sécurité"
"La junte malienne a rompu ses engagements et multiple les provocations. Des mercenaires de (la société privée russe) Wagner sont déployés sur le territoire malien et un coup d'État que nous condamnons vient d'avoir lieu au Burkina Faso. Alors, est-ce qu'il faut abandonner la lutte contre le terrorisme ? Non, ce combat est essentiel à notre sécurité", a déclaré Florence Parly.
"Mais il est clair également que nous devons nous adapter à un nouveau contexte (...). Nous avons engagé une concertation approfondie avec nos partenaires, et notamment ceux de Takuba", a-t-elle ajouté, en pointant du doigt le rôle de Moscou, accusée d'être derrière les opérations du groupe Wagner même si elle s'en défend.
"En Afrique comme en Europe, la Russie par ses discours privilégie une stratégie d'intimidation, elle choisit la confrontation masquée qui est un facteur de déstabilisation. Faire face aux menaces hybrides, sous le seuil du conflit ouvert, c'est une des priorités de la présidence française de l'Union européenne", a indiqué Florence Parly.
Selon son entourage, la ministre française a multiplié les discussions bilatérales avec ses partenaires européens ces derniers jours. Le ministère italien de la Défense a d'ailleurs confirmé des contacts entre Florence Parly et son homologue Lorenzo Guerini dans un communiqué, soulignant notamment leur "inquiétude à propos de la présence structurée de Wagner dans la région".
Rome a aussi évoqué "des discussions collectives entre tous les pays membres de la task Force Takuba, que ce soit en format Affaires étrangères ou Défense, sur les conséquences que le niveau d'instabilité a atteint au Mali et l'impact que cela a sur le plan opérationnel".
Avec AFP