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Iran : l'écrivain dissident Baktash Abtin est mort du Covid-19 en prison

Emprisonné depuis 2019, notamment pour "propagande contre le régime", le poète et cinéaste iranien Baktash Abtin est mort du Covid-19, ont annoncé samedi plusieurs organisations de défense des droits de l'Homme.

Le poète et cinéaste iranien Baktash Abtin, critique du régime de Téhéran, est mort en prison après y avoir contracté le Covid-19, ont annoncé samedi 8 janvier plusieurs organisations de défense des droits de l'Homme.

"Baktash Abtin est mort", a regretté l'Association des écrivains iraniens (IWA) sur sa chaîne Telegram, après que Baktash Abtin avait été plongé dans le coma en début de semaine.

Reporters sans frontières (RSF) a confirmé sa mort sur Twitter, dénonçant la responsabilité des autorités iraniennes. Baktash Abtin avait été condamné avec deux autres membres de l'IWA en 2019 pour "rassemblement et collusion contre la sécurité nationale" et pour "propagande contre le système". Il avait commencé à purger sa peine à la prison d'Evin, à Téhéran, en 2020.

"RSF blâme les autorités du régime pour sa mort", a dénoncé l'ONG, qui a posté une photo de l'écrivain et cinéaste en uniforme rayé de prisonnier, enchaîné par la jambe à un lit d'hôpital.

#Iran:RSF learned with sadness the death of #Baktash_Abtine. The writer and #journalist had been unjustly sentenced to 6 years in prison and was in detention in hospital, ill with #Covid19 & deprived of the necessary care. RSF blames the high regime's authorities for his death. pic.twitter.com/zNZ2l0rw1v

— RSF (@RSF_inter) January 8, 2022

Emprisonné depuis 2019

"Baktash Abtin est mort parce que le gouvernement iranien a voulu le museler en prison", a estimé Hadi Ghaemi, le directeur exécutif du Center for human rights in Iran (Centre pour les droits humains en Iran), basé à New York. "C'est une tragédie qui aurait pu être évitée. Le chef de la justice iranienne doit être tenu pour responsable", a-t-il affirmé.

Baktash Abtin avait été condamné avec deux autres membres de l'IWA en 2019 pour "rassemblement et collusion contre la sécurité nationale" et pour "propagande contre le système". Il avait commencé à purger sa peine à la prison d'Evin, à Téhéran, en 2020.

Ces derniers mois, la mort de prisonniers en détention a suscité une inquiétude croissante en Iran, les défenseurs des droits humains craignant que la pandémie de Covid-19 fasse rage dans les prisons du pays.

En septembre, Amnesty International a publié une étude accusant Téhéran de ne pas avoir rendu compte d'au moins 72 décès en détention depuis janvier 2010, "malgré des informations crédibles indiquant qu'ils résultent de la torture ou d'autres mauvais traitements".

Avec AFP