À la une de la presse, jeudi 6 janvier, les réactions en cascade dans la presse française et étrangère à la déclaration d’Emmanuel Macron sur les non-vaccinés, qu'il a dit avoir "très envie" d'"emmerder" ; les questions autour de l’attentat qui a blessé le pilote français Philippe Doutron en Arabie saoudite, deux jours avant le départ du Paris-Dakar ; et la suite de la polémique sur la venue de Novak Djokovic en Australie.
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À la une de la presse, les réactions à la déclaration d'Emmanuel Macron sur les non-vaccinés, que le président a dit avoir "très envie" d'"emmerder".
Un président devrait-il dire ça ? Les propos du chef de l'État ont déclenché des réactions en cascade. "Petite phrase, grosse polémique", titre Le Parisien, qui évoque "une stratégie à haut risque pour polariser l'attention". Une stratégie "pour réactiver le Macron de 2017", le Macron "disruptif" animé par une volonté "de transgresser, de bousculer, de ne pas céder à une forme de conformisme", comme il s'est décrit lui-même, note L'Opinion, où le dessin de Kak le montre détournant la tirade de Jean-Paul Belmondo, dans le film "À bout de souffle" : "Si vous n'êtes pas vacciné en ville, si vous n'êtes pas vacciné à la montagne, si vous n'êtes pas vacciné à la mer, allez vous faire foutre".
La déclaration du président suscite un tollé, à droite comme à gauche. "En choisissant de faire porter sur 10 % des Français la peur, la fatigue et l'impatience provoquées par deux ans de Covid, Emmanuel Macron n'exempte pas seulement son gouvernement de tous ses manques", à commencer par "l'absence d'une véritable politique de l'hôpital, il installe, volontairement, dans l'espoir d'en tirer un profit politique, le malsain 'eux et nous' que l'on reproche au populisme", dénonce Le Figaro. Même son de cloche du côté de Libération. "Vulgaire, vindicatif : plutôt qu'en président du rassemblement, Emmanuel Macron (se présente) en candidat du clivage en vue de la présidentielle". "Quand ma liberté vient menacer celle des autres, je deviens un irresponsable. Un irresponsable n'est plus un citoyen", a aussi assené le président au sujet des non-vaccinés – des propos "indignes", d'après L'Humanité, qui voit là "une manœuvre pleine de cynisme dont on peut redouter les conséquences". Dans le dessin de Coco, pour Libération, le président s'emploie à modifier la Déclaration des droits de l'Homme et du citoyen de 1789 – "du citoyen vacciné", selon le président : "Prenez ça ! enfoirés de cons de non-vaccinés".
Le Monde cite quelques-uns des très nombreux commentaires de la presse étrangère. Si le journal Il Tiempo voit davantage dans ces déclarations le signe de la fébrilité d'Emmanuel Macron face à la 5e vague qu'une entrée en campagne calculée, le quotidien italien estimant que le président "perd son sang-froid", alors que la France vient d'enregistrer un nouveau record de contaminations (plus de 330 000 dans les dernières 24 h), dans l'ensemble, la presse étrangère considère qu'Emmanuel Macron sait très bien ce qu'il fait, plusieurs quotidiens relevant d'ailleurs une contradiction entre ces propos jugés "insultants" et ses récentes promesses d'apaisement. "Drôle de discours pour quelqu'un qui, il y a trois semaines, faisait son mea culpa", estime le journal belge L'Écho.
Dans la presse également, les questions autour de l'explosion qui a touché, le 30 décembre dernier, à Djedda, en Arabie saoudite, le véhicule du pilote français Philippe Doutron, deux jours avant le départ du Paris-Dakar. Alors que les autorités saoudiennes ont écarté la piste d'un acte criminel, le parquet national antiterroriste français a ouvert une enquête préliminaire mardi, pour "tentative d'assassinats en relation avec une entreprise terroriste". L'attaque n'a pas été revendiquée et son mode opératoire paraît "assez rudimentaire", d'après Le Figaro, auquel plusieurs sources ont affirmé que cet attentat "ne ressemble pas, a priori, à du jihadisme pur et dur perpétré par al-Qaïda ou Daech". Le journal fait état notamment de l'hypothèse que cette attaque puisse être le "résultat d'une opposition locale" aux projets de modernisation à marche forcée du prince héritier Mohammed Ben Salmane. Le Figaro estime que cet attentat "ne devrait pas peser sur les relations franco-saoudiennes", mais qu'il jette, en revanche, "une ombre sur la capacité du royaume à accueillir de grands événements, au moment où Riyad est candidate à l'Exposition universelle 2030 et s'apprête à recevoir le PSG pour un match de gala le 19 janvier".
Lui ne disputera finalement aucun match de l'Open d'Australie. Après la polémique sur l'exemption dont il avait bénéficié pour participer au tournoi, le tennisman non-vacciné Novak Djokovic, a été invité à retourner chez lui. Face au tollé provoqué par ce qui a été perçu comme un passe-droit, un traitement de faveur, le joueur serbe s'est vu refuser son visa par les autorités australiennes, après être resté bloqué pendant plusieurs heures à l'aéroport de Melbourne. "Une débâcle" à la une de la presse australienne, dont The Herald Sun, qui ironise depuis hier sur la "Djoke" Djokovic – la "farce" Djokovic. Les déboires du numéro un mondial font la une de plusieurs quotidiens dans le monde. "Refoulé" : le journal britannique The I rappelle le refus du joueur de se faire vacciner, une attitude qui a scandalisé l'opinion, dans un des pays qui a connu l'un des plus longs confinements au monde, plus de 260 jours. "Out", "Dehors", titre L'Équipe – enfin pas tout à fait encore, puisque Novak Djokovic a intenté un recours en justice contre la décision des autorités australiennes, qui sera examiné ce matin.
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