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À Hong Kong, six nouvelles arrestations pour "publication séditieuse"

Six personnes liées au média local Stand News ont été arrêtées, mercredi, à Hong Kong pour "publication séditieuse", alors que la reprise en main de Pékin sur la dissidence est de plus en plus ferme.

Les autorités de Hong Kong ont arrêté, mercredi 29 décembre, six membres actuels et passés du média local Stand News, accusés de "publication séditieuse" en vertu d'une loi datant de l'époque coloniale.

Ces arrestations surviennent alors que la communauté internationale s'inquiète pour la liberté de la presse dans la ville, mise à mal par la reprise en main menée par Pékin après les manifestations pro-démocratie de 2019.

"Le département de sécurité nationale de la police a arrêté six responsables ou anciens responsables d'un média en ligne ce (mercredi) matin pour conspiration pour publier une publication séditieuse (sic)", ont annoncé les autorités dans un communiqué.

Le site d'information hongkongais a déclaré sur sa page Facebook qu'il allait fermer suite aux séries de perquisitions et d'arrestations. Le site ne sera plus actualisé et sera mis hors ligne prochainement, a-t-il également indiqué. Stand News a, en outre, annoncé la démission de son rédacteur en chef Patrick Lam, qui figure parmi les six personnes arrêtées, et le licenciement de tout le personnel.

Plus de 200 policiers ont été mobilisés pour perquisitionner au siège de Stand News dans le district de Kwun Tong et aux domiciles des personnes arrêtées, ont-elles ajouté, précisant que la police avait été autorisée par un tribunal à saisir du matériel journalistique.

Un journaliste de l'AFP a vu le rédacteur en chef de Stand News, Patrick Lam, être conduit menotté à l'intérieur des bureaux du média.

Deuxième journal ciblé après Apple Daily

Peu avant l'aube, Stand News a annoncé en direct sur Facebook que la police de sécurité nationale était devant la porte du rédacteur en chef adjoint, Ronson Chan. Dans la brève vidéo, les officiers informent Ronson Chan être en possession d'un mandat du tribunal pour enquêter sur les accusations de "conspiration en vue de publier une publication séditieuse", et que Ronson Chan devait arrêter de filmer.

Ce dernier, qui est également président de l'Association des journalistes de Hong Kong, a été sommé de collaborer avec les enquêteurs, mais il ne figure pas parmi les personnes arrêtées.

La star de la pop cantonaise Denise Ho, qui siégeait au conseil d'administration de Stand News mais a démissionné en juin, a également été arrêtée, selon sa page Facebook. De même que Margaret Ng, avocate et ancienne membre du Conseil législatif local, et Chung Pui-kuen, ancien rédacteur en chef de Stand News, selon les médias locaux. 

Les deux autres personnes appréhendées sont deux anciens membres du conseil d'administration, Chow Tat-chi et Christine Fang.

Stand News était la cible ces derniers mois de vives critiques de la part des autorités hongkongaises. Le responsable de la sécurité dans le territoire, Chris Tang, l'avait accusé début décembre de publier des informations "biaisées, diffamatoires et diabolisées" sur les conditions de vie dans les prisons.

Stand News est la deuxième entreprise de presse de Hong Kong à se retrouver dans le collimateur des autorités. En juin, le journal pro-démocratie Apple Daily avait fermé après le gel de ses actifs et l'arrestation de ses principaux dirigeants en vertu d'une nouvelle loi drastique sur la sécurité nationale imposée par Pékin en juillet 2020. Cette loi n'étant pas rétroactive, les autorités hongkongaises invoquent parfois une ordonnance coloniale sur la "sédition", datant de 1938 et restée inutilisée pendant des années, pour réprimer la dissidence.

Avec AFP