logo

Quelque 35 % des électeurs algériens ont voté, samedi, pour désigner leurs représentants communaux et départementaux, lors de ce troisième scrutin du mandat Tebboune. Un taux de participation supérieur à celui des législatives de juin resté "en-deçà" des espérances, selon les médias locaux.

Plus de 8 millions d'Algériens ont voté, samedi 27 novembre, pour choisir leurs élus communaux et départementaux, soit environ 35 % des électeurs. Une participation plus forte qu'aux précédents scrutins, pour des élections devant permettre, aux yeux du pouvoir, de tourner la page de l'ère de l'ex-président Bouteflika. Elle est cependant restée "en-deçà" des espérances, ont estimé les médias algériens au lendemain du scrutin.

Après avoir voté, le président, Abdelmadjid Tebboune, a qualifié ces scrutins de "dernière étape pour l'édification d'un État moderne", promettant de bâtir "un État économiquement fort" dans un cadre de "démocratie et liberté du citoyen".

Le dépouillement des bulletins a débuté dans le pays, juste après la fermeture des bureaux de vote à 20 h. Il faudra néanmoins attendre plusieurs jours avant de connaître les résultats des scrutins, selon l'Autorité nationale indépendante des élections (ANIE).

"Le taux de participation a été de 35,97 % pour les élections municipales, donc 8 517 919 électeurs ont voté", a annoncé le président de l'ANIE, Mohamed Charfi, ajoutant que pour les départementales, il y a eu "8 145 226 votants, ce qui fait un taux de 34,39 %".

Avec plus de 8 millions de votants sur 23 millions d'inscrits, l'affluence a atteint en moyenne 35 %, soit 12 points de plus qu'au dernier scrutin, les législatives de juin, où l'abstention avait été record.

Les trois semaines de campagne avaient été ternes, avec des candidats peu actifs pour convaincre les électeurs, mis à part des affiches et quelques rassemblements.

Au total, 115 230 candidats étaient en lice dans les 1 541 communes, et ils étaient 18 910 postulants à se disputer les sièges départementaux dans 58 préfectures. Les femmes ne représentaient que 15 % de l'ensemble des candidatures.

"Ça ne changera rien"

À la veille du vote de samedi, Abdelmadjid Tebboune avait appelé les citoyens à "participer avec force". "Si le peuple veut le changement, il est grand temps qu'il l'opère lui-même", avait-il lancé.

Parmi les électeurs interrogés par l'AFP à Alger, Yacine, un enseignant de 55 ans, a reproché à l'équipe sortante de n'avoir "rien fait" pour sa commune. "Je vote contre la liste du maire actuel même si je ne me fais aucune illusion sur les autres candidats".

Jeune cadre dans une multinationale, Sofiane entendait lui apporter sa "contribution aux affaires de la cité", considérant les élections locales comme "les plus importantes".

Omar, ingénieur de 33 ans, ne s'est pas déplacé pour voter car "ça ne changera rien. Quel que soit le maire, ce sera pareil".

En Kabylie, la participation était attendue en hausse, après le boycott des précédents scrutins par cette région.

Le Front des forces socialistes (FFS, plus vieux parti d'opposition) y présentait des candidats, ainsi qu'à Alger et dans d'autres préfectures. Son rival, le RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie), dont la Kabylie est aussi le fief, boycottait le scrutin mais d'anciens dirigeants du parti se sont présentés en tant qu'indépendants.

Avec AFP