Une milice composée de villageois pakistanais a repoussé l'attaque de 50 militants de Lashkar-e-Islam visant leur maire anti-Taliban. Les faits se sont déroulés dimanche dans le village de Bazid Khel, dans la banlieue de Peshawar.
Des villageois pakistanais ont repoussé une attaque contre un maire anti-Taliban, dimanche près de Peshawar (nord ouest), selon la police, alors que le bilan de l’attentat-suicide survenu, la veille, dans la ville est d'au moins 15 morts.
La capitale, située en bordure d'une zone tribale de non-droit, a été frappée par quatre attentats kamikazes en une semaine. Pendant ce temps, les troupes pakistanaises avancent dans leur offensive majeure contre les combattants Taliban, particulièrement nombreux dans cette région montagneuse.
Dimanche, environ 50 militants du groupe (interdit) Lashkar-e-Islam ("L'armée de l'Islam") ont fait irruption chez Fahimuddin, un maire de la région ayant constitué une milice pour combattre les Taliban.
Fahimuddin a affirmé à l'AFP que plusieurs assaillants étaient dissimulés sous une burqa, l'habit traditionnel vêtu par les femmes au Pakistan, pour pénétrer dans le village de Bazid Khel, en banlieue de Peshawar, sans attirer l’attention.
"Il y avait environ 50 combattants. Trois d'entre eux portant des burqas sont arrivés à s'approcher de ma maison. Mes hommes les ont arrêtés pour contrôler leur identité, mais les assaillants ont ôté leur déguisement puis fait feu", a déclaré Fahimuddin.
"C'est certain à 100 % que ces gens étaient venus pour me tuer. Ils ont laissé derrière eux des grenades et des Kalachnikovs", a-t-il ajouté.
Karim Khan, officier supérieur de la police de Peshawar, a confirmé l'attaque, précisant que trois militants ont été tués dans l'assaut. Les autres ont fui les combats.
"La milice du village a repoussé l'attaque avant que la police n'arrive. Les corps des trois combattants seront bientôt amenés au quartier général de la police", a affirmé Khan.
Lashkar-e-Islam, groupe lié au dangereux Mouvement des Taliban du Pakistan (TTP), exige des prières cinq fois par jours et punit notamment les personnes accusées de prostitution et de jeux d'argent.