Malgré une journée calme, la police suédoise est toujours en état d'alerte pour éviter de nouvelles émeutes dans la banlieue de Malmö dans le sud où des affrontements ont eu lieu dans la nuit de jeudi à vendredi.
AFP - La police suédoise était toujours en état d'alerte samedi soir dans la banlieue de Malmö (sud), patrouillant massivement dans les rues de Rosengaard, un quartier habité essentiellement d'immigrés, théatre d'émeutes dans la nuit de jeudi à vendredi.
"Nous continuons de marquer notre présence afin de parer à toute éventualité. Mais nous pensons que le pire est passé, bien que on ne sache jamais", a déclaré à l'AFP Mats Lanner commandant en second d'une unité anti-émeutes.
La police, qui a continué de mobiliser quelque 200 hommes pour assurer le calme, a constaté une retombée de la tension des derniers jours, en raison de la coopération d'organisations musulmanes et d'un froid glacial laissant les rues désertes.
"Nous avons juste enregistré des jets de pierre, de pétards, quelques poubelles brûlées, des vitres cassées et une entrée d'immeuble incendiée", selon cet officier.
A Bennets Väg, où des pierres ont été lancées en début de soirée sur les forces de l'ordre, des policiers discutaient d'une manière décontractée avec un groupe de jeunes immigrés devant une supérette.
"Une de nos méthodes est de normaliser la situation en parlant avec les habitants du quartier, surtout avec les jeunes (...) de comprendre leur malaise", explique M. Lanner.
Dans les rues, des adultes, brassard blanc autour du bras, faisaient des rondes nocturnes "pour apaiser les tensions et calmer les esprits échauffés de nos enfants", affirmait Hussein, un réfugié irakien.
Plus tôt dans la journée, des représentants de l'association culturelle islamique s'étaient réunis avec la police et les hommes politiques de la mairie de Malmö pour discuter des moyens d'empêcher de nouvelles violences, par le dialogue et des solutions pour rendre le ghetto de Rosengaard plus sûr.
"Rien de bon ne peut sortir d'un ghetto pareil où s'entassent des milliers d'étrangers", constatait Jimmy, un Macédonien vivant dans le quartier depuis plus de 20 ans, en se demandant "où sont donc les parents qui laissent la société se charger des problèmes de leurs enfants".