À la une de la presse, mercredi 3 novembre, la situation toujours très précaire des migrants dans le nord de la France, cinq ans après le démantèlement de la "jungle" de Calais. Boris Johnson nouveau héraut de l’environnement taxé d’hypocrisie, tout comme Elon Musk, le milliardaire interpellé par le PAM, pour venir en aide aux populations souffrant de la faim. Et la persistance de l’inégalité salariale entre les hommes et les femmes en France.
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À la une de la presse, la situation toujours très précaire des migrants dans le nord de la France, cinq ans après le démantèlement de la "jungle" de Calais.
Cinq ans après, la "jungle" a disparu, mais les migrants sont toujours là. The Guardian cite le chiffre de l’ONG Human Rights Watch de 2 000 personnes environ, dont près de 300 enfants, errant toujours "dans les zones boisées, les entrepôts désaffectés, et les ponts dans et autour de Calais". Des migrants qui se retrouvent aujourd’hui "au centre d'une tempête politique" : le journal évoque le projet de loi "draconien" du ministre de l'Intérieur britannique, qui prévoit de punir d’une peine de prison les demandeurs d’asile qui tenteraient de traverser la Manche, et côté français, "l'hostilité grandissante" envers les migrants, la police de Calais démantelant désormais quotidiennement les camps de fortune qui ont remplacé la "jungle". Pour éviter l’apparition d’un nouveau campement, le gouvernement promet que les exilés seront "systématiquement" hébergés s’ils le souhaitent. Le Figaro précise que cet hébergement, essentiellement dans le Pas-de-Calais et dans les Hauts-de-France, "ne se fera pas à Calais-même", pour éviter que "le débat s’enflamme" à cinq mois de la présidentielle, selon le journal, qui voit là "une décision on ne peut plus électoraliste pour acheter la paix", le signe de "l’impuissance française, et notamment de ce gouvernement, face à l’immigration clandestine". Une "défaite" dont Le Figaro impute aussi la responsabilité à la "perfide Albion", qui "ne respecte(rait) pas ses engagements, y compris financiers, pour aider" la France à lutter contre l’immigration clandestine.
Au Royaume-Uni, Boris Johnson a livré un discours très engagé en faveur de l’environnement, en ouverture de la COP 26, qui se tient à Glasgow, en Écosse. "Faites ce que je dis, pas ce que je fais" : deux jours plus tard, le Premier ministre britannique est critiqué pour sa décision de regagner Londres en avion, plutôt qu’en train, un choix pas très écologique. "J’ai sauvé le monde, et maintenant, il faut que je m’envole", dit BoJo-Superman, vu par le dessinateur Ben Jennings. "Il n’y a plus de temps à perdre, on a une planète à sauver", martèle Boris Johnson dans le dessin de Christian Adams, avant de mettre la pression au commandant de bord : "Dépêche-toi, mets les gaz !". Steven Camley ironise quant à lui à propos de la promesse d’une centaine de pays, y compris les États-Unis, de stopper et même d’inverser la déforestation d’ici 2030. "En parlant de déforestation : c’est ici que Joe Biden a garé son escorte automobile", commente quelqu’un devant un trou béant dans une forêt. Trois dessins trouvés sur Twitter.
La COP26 a pour mission d’accélérer la lutte contre le changement climatique, mais ses répercussions sont déjà là. Le Programme alimentaire mondial affirme que la famine qui sévit actuellement à Madagascar est la première à être causée par le réchauffement climatique dû à l’activité humaine - la première, mais pas la dernière. Selon le directeur adjoint du Pam dans l’île, cité par Le Figaro, 30 000 personnes souffrent désormais de la famine dans le sud du pays, frappé par une sécheresse sans précédent depuis 40 ans.
Le Programme alimentaire mondial a d’ailleurs récemment interpellé l’Américain Elon Musk, l’un de hommes les plus riches du monde, pour lui demander d’aider à résoudre le problème de la faim dans le monde. "6 milliards de dollars pourraient aider 42 millions de personnes qui vont littéralement mourir" de faim, a lancé le responsable de l’organisation onusienne, en relevant qu’une telle somme ne représenterait que 2 % de la fortune du fondateur de Tesla, estimée à plus de 300 milliards d’euros. Ce à quoi Elon Musk a répondu qu'il n’y verrait pas d’inconvénient, à condition que le PAM permette au public de savoir "précisément comment l’argent (serait) dépensé" - une réponse qui laisse The Guardian sur sa faim. "Qu’ils mangent de l’espace !", ironise le quotidien britannique, en paraphrasant la tirade prêtée à la reine Marie-Antoinette, "qu’ils mangent de la brioche". "L'excuse de Musk pour ne pas céder une infime partie de sa fortune au PAM n'est guère originale. Les milliardaires adorent déclarer avec tristesse qu'ils meurent d'envie de payer plus d'impôts mais qu’ils ne supportent pas de voir leur argent (dilapidé) et que, pour le bien de tous, ils choisissent plutôt de le thésauriser". L’ONG ProPublica, rappelle The Guardian, a calculé que le "vrai taux d’imposition" d’Elon Musk est un minuscule 3,27 %...
Avant de vous dire à tout à demain, je vous propose de jeter un cil à L’Humanité, qui a interrogé l’économiste Rebecca Amsellem. Cette féministe est à l’origine du calcul de la date à laquelle les Françaises commencent à travailler gratuitement à cause des inégalités salariales en faveur des hommes. Figurez-vous que cette année, c’est à partir d’aujourd’hui-même, à 9h22 très précisément. Selon Rebecca Amsellem, cette date intervient même de plus en plus tôt, puisqu’il y a cinq ans, les femmes ne travaillaient gratuitement qu’à partir du 7 novembre, quatre jours plus tard. Comment inverser la tendance ? En revalorisant, notamment, les salaires des emplois où les femmes sont les plus nombreuses, comme par exemple dans le médical, où les femmes représentent plus de 90 % des infirmières, et presque 90 % des sages-femmes ou encore dans l’enseignement, avec près de 66 % de femmes. Des emplois aussi féminisés que mal payés et qui avaient pourtant été jugés "essentiels" au plus fort de la pandémie….
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