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Les renseignements et la police visés par deux attentats meurtriers à Peshawar

Au moins dix personnes ont trouvé la mort dans un attentat qui a touché un bâtiment des services de renseignements, à Peshawar. Quelques minutes plus tard, une seconde attaque frappait un poste de police de la ville faisant six morts.

AFP - Au moins 16 personnes ont été tuées vendredi dans deux attentats suicide dans le nord-ouest du Pakistan, dont l'un a dévasté les bureaux des services de renseignements à Peshawar, l'autre visant un poste de police dans une ville-garnison.

Les deux attaques de vendredi sont les quatrième et cinquième attentats suicide en six jours dans la région. Les talibans avaient promis d'intensifier leurs attaques dans les villes, pour riposter à l'offensive terrestre lancée il y a quatre semaines par l'armée dans leur fief tribal du Waziristan du Sud, dans le nord-ouest.

A l'aube, les soldats qui protégent le siège provincial à Peshawar de l'Inter-Services Intelligence (ISI), la puissante agence de renseignements dépendant de l'armée, ont ouvert le feu sur une voiture dont le chauffeur, à contresens de la circulation, roulait vers eux.

Il a aussitôt déclenché sa bombe, qui pesait vraisemblablement environ 300 kg, qui a fait s'effondrer une partie importante de l'immeuble de trois étages abritant l'ISI, selon un communiqué de l'armée.

"Sept militaires et trois civils ont été tués et 60 personnes blessées", précise le texte.

L'explosion était si puissante "que ma voiture a été projetée contre le trottoir", a témoigné Absar Ahmed, un chauffeur de taxi de 25 ans, sur son lit d'hôpital.

Peu après, un autre kamikaze a précipité sa voiture piégée contre un poste de police de la ville-garnison de Bannu, plus au nord, et non loin des zones tribales où l'armée combat les talibans, selon le chef de la police locale, Iqbal Marwat. Six policiers ont été tués et 23 personnes blessées.

Près de 2.500 personnes ont été tuées depuis l'été 2007 dans tout le Pakistan par des attentats perpétrés pour la plupart par des kamikazes du Mouvement des Talibans du Pakistan (TTP).

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   Dimanche déjà, l'un d'eux avait tué 15 personnes sur un marché au bétail de Peshawar. Le lendemain, à Peshawar encore, un homme faisait exploser la bombe qu'il portait sur lui à un check-point de policiers, tuant un agent et deux civils.

Mardi, à Charsadda, dans la banlieue de Peshawar, 32 personnes avaient péri dans un attentat à la voiture piégée sur un marché bondé.

"Les attentats dans les villes font partie de notre stratégie permanente, ils se poursuivront et viseront tous ceux qui nous attaquent", avait menacé dans un entretien téléphonique avec l'AFP le porte-parole du TTP, Azam Tariq, quelques heures avant l'attentat de Charsadda.

Le rythme s'est accéléré, les attentats ayant fait plus de 400 morts en un peu plus d'un mois.

Le TTP avait juré de se venger dès le déclenchement le 17 octobre par l'armée d'une vaste offensive terrestre dans son fief tribal du Waziristan du Sud.

Les zones tribales frontalières avec l'Afghanistan sont devenues le bastion du TTP qui a permis à Al-Qaïda d'y reconstituer ses forces et aux talibans afghans des bases arrières, depuis la chute de leur régime à Kaboul fin 2001.

Le TTP, qui a fait allégeance à Al-Qaïda, avait décrété à l'été 2007, à l'unisson d'Oussama ben Laden, le "jihad" à Islamabad, lui reprochant de s'être allié à Washington dans sa "guerre contre le terrorisme".

En s'en prenant à la toute puissante ISI vendredi, après plusieurs attaques audacieuses visant l'armée ces derniers temps jusqu'au coeur de son quartier général près d'Islamabad les 10 et 11 octobre, les insurgés islamistes semblent avoir infligé un nouveau camouflet aux militaires.

Et ce au moment où l'armée a rencontré la veille et pour la première fois depuis le début de l'offensive, une forte résistance au Waziristan du Sud, des officiers reconnaissant avoir perdu au moins 17 hommes, dans des combats "parfois au corps-à-corps".