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Deux personnes ont été extraites des décombres par les services de secours nigérians mardi, au lendemain de l'effondrement d'un immeuble en cours de construction à Lagos. L'écroulement de ce bâtiment a déjà fait au moins vingt morts et piégé des dizaines d'ouvriers.

Les services de secours nigérians ont extrait, mardi 2 novembre, deux survivants des décombres du gratte-ciel en construction qui s'est effondré lundi à Lagos, la capitale économique du Nigeria, faisant au moins vingt morts et piégeant des dizaines d'ouvriers.

Au total, neuf personnes ont été sauvées des ruines de l'immeuble de 21 étages, a déclaré à l'AFP Ibrahim Farinloye, un responsable de l'Agence nationale de gestion des urgences (Nema).

"Nous avons récupéré cinq autres corps, ce qui porte le bilan à 20 morts. Mais le nombre de rescapés est toujours de neuf", a-t-il affirmé. Un précédent bilan faisait état de 15 morts.

Deux autres bâtiments de moindre importance se sont par ailleurs effondrés mardi à Lagos, à la suite des fortes pluies qui se sont abattues la veille sur la mégalopole densément peuplée de quelque 20 millions d'habitants, mais sans faire de victimes, a ajouté Ibrahim Farinloye.

Une enquête ouverte

Les sauveteurs continuaient de s'activer, mardi matin, devant la montagne de gravats de cet immeuble situé sur une des avenues les plus chics de Lagos, dans le quartier d'Ikoyi, et qui s'est effondré lundi après-midi alors que des dizaines d'ouvriers se trouvaient sur le chantier.

Dans la matinée, des journalistes de l'AFP présents sur place ont entendu la faible voix d'un homme criant à l'aide depuis les décombres, tandis qu'une douzaine de membres des services d'urgence et de la police tentaient de le localiser. Deux pelleteuses creusaient parmi les décombres.

Le gouverneur de l'État de Lagos, Babajide Sanwo-Olu, a déclaré dans un communiqué qu'il avait suspendu le chef de l'agence régionale de régulation des bâtiments et ordonné l'ouverture d'une enquête. "Il n'y aura pas de dissimulation dans la recherche de la vérité sur cet incident. Si l'on découvre que quelqu'un a été mis en cause, il devra faire face à la loi", a-t-il promis.

Dans un communiqué publié lundi soir, le président nigérian Muhammadu Buhari a exhorté les autorités "à intensifier les efforts dans les opérations de secours" aux victimes.

Gerrard Road, l'artère très fréquentée où se situait l'immeuble, a été partiellement bloquée dans la matinée pour faciliter l'arrivée sur place des secours. La veille, un embouteillage monstre a empêché les secours et les équipes chargées de déblayer les gravats d'accéder au site pendant près de deux heures.

"Je déteste ce pays !"

Plus de cent personnes, pour la plupart des proches des victimes ou des portés disparus ainsi que des témoins, étaient rassemblées devant les gravats.

Les services de secours ont extrait les deux rescapés des décombres sans que la foule, qui criait, ne puisse les voir. Une femme, dont le mari était à l'intérieur de l'immeuble quand il s'est effondré, pleurait.

Témoin de l'effondrement la veille, Enahoro Tony est revenu sur place dire sa colère. "J'ai extrait trois corps et ensuite nous avons été chassés par l'armée", lâche-t-il.

"Qu'est ce qu'il se passe dans ce pays ?", souffle-t-il en montrant la montagne de gravats haute de plus de dix mètres. "Je déteste ce pays de merde !"

"Des gens sont en train de mourir sous les décombres !", criait un autre.

L'effondrement de bâtiments est une tragédie fréquente au Nigeria, le pays le plus peuplé d'Afrique, où des millions de personnes vivent dans des immeubles délabrés et où la législation concernant la construction est régulièrement bafouée.

Assis près de la montagne de gravats de plus de dix mètres de hauteur, les frères Fawas Sanni, 21 ans, et Afolabi Sanni, 17 ans, attendent en état de choc des nouvelles de leur sœur. "Notre sœur est à l'intérieur", se lamente Fawas, une larme coulant sur la joue.

"Je suis le dernier à lui avoir parlé avant qu'elle aille au travail hier matin", raconte le frère aîné en se couvrant la tête de ses mains.

Dans l'une des pires catastrophes de ce type, un immeuble appartenant à une église s'était effondré en 2014 à Lagos, faisant plus de 100 morts, pour la plupart des Sud-Africains. Une enquête avait ensuite révélé que l'immeuble avait été construit de manière illégale et présentait des défauts structurels.

Deux ans plus tard, 60 personnes avaient perdu la vie dans l'effondrement d'un toit d'une église évangélique à Uyo, la capitale de l'État d'Akwa Ibom, dans l'est du pays.

Avec AFP

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