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Un kamikaze a fait exploser son véhicule dans un marché fréquenté de Charsadda, dans la banlieue de Peshawar (Nord-Ouest). Cette attaque, dans laquelle 25 personnes ont péri, est le troisième attentat perpétré en trois jours dans le pays.

AFP - Au moins 25 personnes ont été tuées mardi dans le troisième attentat suicide en trois jours dans le nord-ouest du Pakistan, pays où les talibans liés à Al-Qaïda intensifient leur campagne qui a déjà fait près de 2.500 morts en plus de deux ans.

Le kamikaze a fait exploser sa voiture en fin d'après-midi au coeur du petit marché de Charsadda, dans la banlieue de Peshawar, la grande capitale de la Province du Nord-Ouest, sur une route bordée par des marchands de jus de fruits et des échoppes de vêtements pour femmes, selon la police.

"Nous avons reçu les cadavres de 25 personnes, dont six enfants et trois femmes, et nous traitons au moins 40 blessés", a déclaré à l'AFP le Dr Zulfiqar Ahmad, de l'hôpital principal de Charsadda.

Ce bilan a été confirmé par la police.

"C'est certain, il s'agissait d'un attentat suicide à la voiture piégée", a assuré à des journalistes Mohammad Riaz Khan, le chef de la police de Charsadda, ajoutant que l'attaque avait été perpétrée "sur le marché principal, dans une zone très fréquentée en fin d'après-midi".

Près de 2.500 personnes ont été tuées en un peu plus de deux ans dans tout le Pakistan par des attentats --suicide pour la plupart-- perpétrés par les talibans alliés à Al-Qaïda.

Lundi à Peshawar, un kamikaze avait fait exploser la bombe qu'il portait sur lui à un check-point tenu par des policiers, tuant un agent et deux civils.

La veille, un kamikaze avait déjà tué 15 personnes, dont un élu local qui était sa cible, dans un marché au bétail de Peshawar.

Le rythme de ces attaques, devenues quasiment quotidiennes, s'est accéléré, les attentats et attaques de commandos suicide ayant fait près de 400 morts dans le pays en un mois.

Le Mouvement des Talibans du Pakistan (TTP), principal responsable de la vague qui ensanglante le pays, avait revendiqué cet attentat qui visait un maire ayant levé une milice locale pour les combattre.

Les talibans avaient tout d'abord essayé de dissuader l'armée de lancer une vaste offensive terrestre dans leur fief tribal du Waziristan du Sud, puis juré de se venger dès son déclenchement le 17 octobre.

L'attentat le plus meurtrier depuis deux ans avait fait 118 morts le 28 octobre quand un kamikaze avait fait exploser sa voiture sur un marché bondé, fréquenté essentiellement par des femmes et des enfants.

Non loin de Peshawar, les zones tribales frontalières avec l'Afghanistan sont devenues le bastion du TTP qui a permis à Al-Qaïda d'y reconstituer ses forces et aux talibans afghans des bases arrière, depuis la chute de leur régime à Kaboul fin 2001.

Le TTP avait décrété à l'été 2007 le jihad, la "guerre sainte", à Islamabad et ses forces de sécurité, reprochant au Pakistan de s'être allié à Washington dans la lutte contre le terrorisme.

Sous pression de Washington, l'armée pakistanaise, qui a perdu plus de 2.000 soldats depuis le début 2002 dans les zones tribales et le nord-ouest du pays, a lancé le 17 octobre une vaste offensive dans le district tribal du Waziristan du Sud.

Après avoir tenté d'empêcher cette offensive en multipliant les attentats, ce mouvement qui a fait allégeance à Al-Qaïda a juré d'intensifier ses représailles contre l'armée et la police notamment.

L'armée, qui a engagé quelque 30.000 soldats au sol, assure progresser rapidement au Waziristan du Sud où les militaires disent s'être emparés des principaux bastions des talibans, avoir tué près de 495 combattants et perdu seulement 46 soldats.

Les informations et les bilans livrés par l'armée sont impossible à vérifier, les zones de combats étant interdites d'accès et les communications téléphoniques coupées.