
À la une de la presse ce jeudi 23 septembre, l'inquiétude règne au Mali à l'heure où se confirment les contacts entre la junte au pouvoir à Bamako et les mercenaires russes de l'opération Wagner. Dans la crise des sous-marins, la France semble jouer l'apaisement après le coup de fil entre Emmanuel Macron et Joe Biden. Et sur la scène politique intérieure, la dernière ligne droite du quinquennat du président Macron rime avec le "grand relâchement" des dépenses publiques...
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"Nous étions sous le choc. Cette décision nous a été annoncée sans aucun préavis, avec une brutalité inouïe". Dans une interview exclusive au Figaro, le président de Naval Group rompt le silence six jours après le début de la crise des sous-marins avec Washington, Canberra et Londres. Pierre-Éric Pommellet assure que "le matin même" du jour de la dénonciation du contrat, le gouvernement australien "avait accepté l'offre de Naval Group qui aurait permis d'engager une nouvelle phase du programme". Et il assure que l’entreprise est "touchée mais pas coulée".
Sa prise de parole coïncide avec un coup de fil très attendu entre le président américain Joe Biden et son homologue Emmanuel Macron. "Simple comme un coup de fil", ironise Libération Voilà donc Emmanuel Macron et Joe Biden "réconciliés" après leur conversation du 22 septembre. La France annonce le retour de l’ambassadeur à Washington et le communiqué commun indique qu’ils "ont décidé de lancer un processus de consultations approfondies (…) et de proposer des mesures concrètes pour atteindre des objectifs communs". Mais "quelles mesures concrètes", s’interroge le journal ? Le texte ne le précise pas, relève Libération.
De son côté, Le Monde titre sur Macron qui "joue l’apaisement avec Biden", avec un objectif en ligne de mire. À un peu plus de trois mois d’assurer la présidence française de l'Union européenne, "Emmanuel Macron espère profiter de cet épisode pour relancer son agenda européen" et l’idée de de "l’autonomie stratégique" de l’Europe, voire de sa défense collective. Un coup de fil dont on trouve peu d’écho dans la presse américaine. Faut-il y voir une indifférence à la hauteur du déclin français, tel que le résume le New York times. "La France, en quête d'une puissance mondiale, a toujours du mal à l'obtenir ", explique le quotidien américain. Pour lui, la France est confrontée à un dilemme depuis la Seconde Guerre mondiale : comment agir en tant que puissance indépendante tout en dépendant d'alliés ?
Une France qui a besoin d’alliés aussi au Sahel à l’heure où prend fin l’opération Barkhane. Un désengagement d'ici à 2022 qui suscite une inquiétude nouvelle au Mali car les mercenaires russes du groupe Wagner sont en embuscade. Le quotidien Libération titre "Apocalypse Now ? " avec en toile de fond ces "discussions entre la junte au pouvoir à Bamako et le sulfureux groupe de sécurité privé russe implanté en Afrique depuis 2017 (…)." Une alliance qui inquiète l’Union européenne et la France. Et le journal d’évoquer les précédents, notamment en Centrafrique. "Les Russes ont mis le pied dans la porte alors que les soldats français de l’opération Sangaris venaient de plier bagage". Introduits comme "instructeurs" ou "conseillers" à la demande des autorités centrafricaines, ces mercenaires se rémunèrent avec les ressources naturelles.
Au-delà des questions internationales, Emmanuel Macron dessine la dernière ligne droite de son quinquennat. Plusieurs quotidiens reviennent sur la présentation du projet de loi de finances 2022. "Un dernier budget dépensier, à 7 mois de la présidentielle", titre Ouest France. "Les mesures d’urgence contre le Covid s’éteignent, mais les dépenses des ministères, elles, augmentent sensiblement ". Un budget qualifié de "grand relâchement" à la une de l’Opinion.
Budget 2022 : le grand relâchement https://t.co/LC5QiYqbJo pic.twitter.com/60NDDFUGuz
— l'Opinion (@lopinion_fr) September 22, 2021Les critiques de l’opposition commencent à inquiéter l'Élysée, estime le journal libéral : "à droite, on tape à bras raccourcis sur la politique du chéquier". Dans l’édito de l'Opinion, Nicolas Beytout se réjouit : "il était temps que l’opposition se réveille (…). La crise économique et les largesses du 'quoiqu’il en coûte' avaient anesthésié les consciences."
Gaëtan de Capèle déplore dans l'éditorial du Figaro cette "rigueur qui attendra" car la dégradation continue des finances publiques, dit-il, est une œuvre collective : "personne n'a présenté de budget à l’équilibre depuis un demi-siècle..."