La France a rendu un hommage national, jeudi aux Invalides, en présence du chef de l'État Emmanuel Macron, à l'acteur Jean-Paul Belmondo, décédé lundi à l'âge de 88 ans.
Ce sont les derniers adieux à "l'as des as". Une cérémonie d'hommage au "Magnifique" s'est tenue, jeudi 9 septembre, autour du cercueil de Jean-Paul Belmondo, dans la cour des Invalides à Paris, en présence de la famille de l'acteur, de responsables politiques, de comédiens et d'admirateurs.
La cérémonie a été à la fois solennelle et populaire. Soit un mélange de Marseillaise jouée par la garde Républicaine, revue des troupes par Emmanuel Macron et fans émus, comme cet homme en blouson de cuir sans manche tenant une affiche de "L'As des as".
"Il n'a cessé de chercher le bonheur mais aussi de le donner" : tels furent les mots de Victor Belmondo, petit-fils de l'acteur, comédien lui-même, qui a pris la parole, accompagné des autres petits-enfants de l'acteur et de sa petite dernière, Stella.
"Nous aimons Belmondo parce qu'il nous ressemblait", a quant à lui salué le président Macron dans son éloge funèbre, évoquant "six décennies de vie française (...), six décennies de cavalcades". "Il est cette présence avec laquelle on vieillissait de film en film, de style en style", a-t-il déclaré, ajoutant que Jean-Paul Belmondo "fut le visage des Trente Glorieuses". "Flic, voyou, toujours magnifique", a poursuivi le chef de l'État, en clin d'œil à sa filmographie, avant de conclure "Adieu Bébel".
L'éloge funèbre d'Emmanuel Macron
EN DIRECT | Hommage national à Jean-Paul Belmondo.https://t.co/cxaMlDVnCg
— Élysée (@Elysee) September 9, 2021Au terme du discours du chef de l'État, le cercueil de l'acteur a été porté à l'extérieur de la cour des Invalides au son de la célèbre bande originale du film "Le Professionnel", d'Ennio Morricone, interprété par la Garde républicaine, le tout sous les applaudissements nourris des personnes présentes, parmi lesquelles figuraient plusieurs acteurs, tels Jean Dujardin, Guillaume Canet, Marion Cotillard, Richard Anconina ou encore Gilles Lellouche.
"Il est unique, personne ne remplacera Jean-Paul Belmondo. Comme acteur, on a tous Jean-Paul Belmondo en nous", a déclaré à la presse Jean Dujardin, peut-être un des héritiers à l'écran de Belmondo.
"C'est comme dire au revoir à un vieux compagnon"
"Belmondo transpirait la boxe, (...) il aimait les boxeurs", a glissé de son côté Brahim Asloum, champion du noble art. Le monde sportif était aussi représenté par Luis Fernandez, ancien joueur et entraîneur du PSG.
Dans la cour des Invalides, outre la famille et les personnalités, près de 1 000 personnes du public ont pu assister à l'hommage, munies de leur passe sanitaire.
Il a fallu arriver tôt pour entrer. Comme Brigitte Ratou, retraitée de 66 ans, K-Way et baskets aux pieds, originaire du Mans. "Je suis arrivée à 7 h. C'est important pour moi d'être là, c'est comme dire au revoir à un vieux compagnon, quelqu'un qui était là dès mon adolescence", raconte-t-elle à l'AFP. Gérard (qui ne donne ni nom, ni âge), tee-shirt à l'effigie du Bébel de "Pierrot le fou", dit être là depuis 9 h. Il n'aurait "manqué ça pour rien au monde".
Pour ceux qui ne pouvaient pas entrer, des écrans géants étaient installés sur l'esplanade, où la foule s'est massée. Les Français, ailleurs, ont pu suivre les éditions spéciales sur les chaînes de télévision. En Belgique, la chaîne RTBF a aussi retransmis en direct la cérémonie d'hommage.
Les portes des Invalides devaient ensuite s'ouvrir à tous ceux qui voulaient se recueillir à partir de 19 h 30 devant le cercueil. Un dispositif exceptionnel qui avait déjà été mis en œuvre après le décès de Jacques Chirac en 2019, permettant à des milliers de personnes de dire adieu à l'ancien président.
Les obsèques de Jean-Paul Belmondo se dérouleront vendredi matin à l'église Saint-Germain-des-Prés, dans le centre de Paris, dans l'intimité de la famille, selon les consignes de son fils, Paul Belmondo.
Avec AFP