
Le Premier ministre libanais désigné, Saad Hariri, s'apprête à rendre publique la composition de son gouvernement d'union nationale. L'opposition, qui compte dans ses rangs le Hezbollah, a accepté les portefeuilles qui lui sont réservés.
REUTERS - Cinq mois jour pour jour après la reconduction de sa majorité pro-occidentale à la Chambre des députés, le Premier ministre libanais désigné Saad
Hariri a fait savoir samedi qu'il s'apprêtait à rendre publique la composition de son gouvernement d'union nationale
"Je m'attends à la formation du gouvernement bientôt", a déclaré Hani Hammoud, porte-parole de Hariri à l'issue d'une entrevue entre ce dernier et un proche de l'ancien général Michel Aoun, chef de l'opposition chrétienne.
Cette entrevue avait pour objet de faire savoir au fils de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri, assassiné en février 2005, que l'opposition était d'accord sur les portefeuilles
qu'il lui réservait.
Les leaders de l'opposition ont abouti à cet accord vendredi soir lors d'une réunion qui s'est tenue en un lieu non précisé en présence du puissant chef du Hezbollah, le cheikh Hassan Nasrallah, qui figure sur la liste israélienne des hommes à
abattre.
Le Hezbollah, le Courant patriotique libre d'Aoun et le mouvement chiite Amal de Nabih Berri, président de la Chambre des députés, composent l'essentiel de l'opposition, qui est soutenue par la Syrie.
LE ROLE DES "PARRAINS REGIONAUX"
"Le gouvernement est quasiment formé", a déclaré un proche de Hariri, Okab Sakr, à une chaîne de télévision libanaise, mais, selon d'autres sources, sa constitution prendre encore deux ou trois jours.
En grande partie à l'origine du retard dans la formation du gouvernement par ses exigences, Aoun n'a pas encore fait savoir à Hariri le nom des personnalités qui le représenteraient au gouvernement.
Opposition et majorité sont convenues dès juillet de la répartition des portefeuilles au sein du cabinet d'union, qui en comptera 30. Quinze reviendront à la majorité, dix à l'opposition et cinq seront pourvus par le président Michel Souleïmane.
Les ministres de l'Intérieur et de la Défense sortants, Ziad Baroud et Michael al Mourr, deux des fidèles du chef de l'Etat, devraient conserver leurs postes. Berri désignera le nouveau ministre des Affaires étrangères, probablement l'universitaire en retraite Ali al Chami.
Le déblocage des tractations pour la formation du nouveau gouvernement fait suite au rapprochement intervenu ces dernières semaines entre les deux "parrains" régionaux du Liban, l'Arabie saoudite, dont Hariri est proche, et la Syrie, qui soutient l'opposition.