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Obama attend des actes de Karzaï pour lutter contre la corruption

Le président des États-Unis demande une "meilleure gouvernance" à Hamid Karzaï, proclamé vainqueur de l'élection présidentielle mais dont la légitimité est sévèrement atteinte par l'imbroglio électoral et l'ampleur des fraudes.

AFP - Barack Obama a félicité Hamid Karzaï lundi de sa réélection à la présidence afghane, mais l'a prévenu qu'il attendait à présent des actes contre la corruption et le désordre grandissant dans un pays où les Etats-Unis pourraient envoyer sous peu des milliers de soldats en plus.

Malgré la nouvelle donne afghane, la Maison Blanche n'a pas indiqué si la décision de M. Obama sur le déploiement de renforts allait être plus rapide.

M. Obama s'est entretenu par téléphone avec M. Karzaï lundi.

Il a dit l'avoir félicité et lui a dit son intention de continuer à coopérer avec le futur gouvernement afghan.

Mais il a signifié en termes peu diplomatiques, à un dirigeant dont la légitimité a été sévèrement atteinte par l'imbroglio électoral et par l'ampleur de la fraude, que les choses devaient changer.

Tombeur du régime des talibans à la fin 2001, Washington est depuis le principal soutien d'Hamid Karzaï, même si l'administration Obama n'a pas ménagé ses critiques envers depuis un an, et fournit les deux tiers des plus de 100.000 soldats étrangers qui appuient le gouvernement de Kaboul.

"Ce moment doit être celui où nous commençons à écrire un nouveau chapitre fondé sur une meilleure gouvernance, des efforts beaucoup plus sérieux pour éradiquer la corruption, des efforts conjoints pour entraîner les forces de sécurité afghanes", a dit M. Obama lors d'une apparition devant la presse au côté du Premier ministre suédois Fredrik Reinfeldt.

"Il m'a assuré comprendre l'importance de ce moment. Mais, comme je lui ai dit, la preuve ne se fera pas sur les paroles, elle se fera sur les actes", a-t-il dit.

La fin d'un embrouillamini électoral de plus de deux mois a levé un obstacle majeur devant la décision très attendue de M. Obama sur les renforts.

Rien cependant, dans les propos de M. Obama ou de son porte-parole Robert Gibbs, ne suggérait que le président projette maintenant de se prononcer dans les jours à venir plutôt que d'attendre son retour d'une tournée en Asie jusqu'au 19 novembre.

M. Gibbs a répété que M. Obama trancherait "dans les prochaines semaines" ou - légère inflexion dans le discours - "dans les quelques semaines à venir".

M. Obama doit dire s'il accède à la demande de son commandant sur le terrain, le général Stanley McChrystal, qui réclamerait plus de 40.000 soldats supplémentaires en plus des 68.000 déjà sur place.

Le président américain est confronté à une opposition grandissante à une guerre qu'il juge nécessaire, mais qui a déjà coûté la vie de plus de 800 soldats américains et qui, loin d'offrir une perspective de sortie après plus de huit ans, va en s'intensifiant.

M. Gibbs a observé que la victoire de M. Karzaï clarifiait la situation, mais n'accélérait pas forcément la décision, parce que ce n'était pas la seule question à résoudre. Il a indiqué que M. Obama devrait poursuivre ses consultations dans les prochains jours.

S'il renforçait les effectifs, M. Obama devrait convaincre les Américains, inquiets d'un enlisement, du bien-fondé de dépêcher davantage de soldats dans un pays dont le président est éclaboussé par le soupçon de fraude.

L'administration s'est employée à défendre la légitimité de M. Karzaï en faisant valoir que M. Karzaï s'était plié à un second tour et qu'il n'était pour rien dans le retrait de son adversaire Abdullah Abdullah.

M. Karzaï "a été déclaré vainqueur de l'élection afghane (...). Donc, naturellement il est le dirigeant légitime du pays", a dit M. Gibbs.

Mais l'administration a nettement distingué entre la légitimité et la crédibilité, dont M. Karzaï allait devoir à présent faire la démonstration.

"C'est maintenant que commencent les rudes conversations sur la nécessité d'asseoir la crédibilité, d'améliorer le fonctionnement du gouvernement et de combattre la corruption", a dit M. Gibbs.