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Droits LGBT : 17 dirigeants de l'UE appellent au respect des "valeurs fondamentales"

Jugée discriminatoire par une majorité des pays de l'Union européenne, la récente loi hongroise relative aux minorités sexuelles a conduit 17 pays membres dont la France, l'Allemagne, l'Espagne et l'Italie, à interpeller les représentants de l'UE et le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, sur la nécessité de faire respecter les valeurs européennes. Un texte rendu public quelques heures avant un sommet européen.

Dans une lettre commune diffusée sur les réseaux sociaux, les dirigeants de ces 17 pays de l'UE se sont adressés, jeudi 24 juin, aux chefs des institutions européennes et de l'ONU.

Sans mentionner la Hongrie – membre de l'Union européenne – ni son Premier ministre Viktor Orban, cette lettre intervient après l'adoption d'une loi controversée par le Parlement de ce pays. Elle déplore des "menaces contre les droits fondamentaux et en particulier le principe de non-discrimination en raison de l'orientation sexuelle" et rappelle "l'attachement à nos valeurs fondamentales communes, consacrées par l'article 2 du traité de l'UE".

"Le respect et la tolérance sont au cœur du projet européen. Nous devons continuer le combat contre la discrimination envers la communauté LGBTI et réaffirmer notre défense de leurs droits fondamentaux." @EmmanuelMacron https://t.co/aVTm2hQLMf

— France Diplomatie???????? (@francediplo) June 24, 2021

"Nous devons continuer à lutter contre les discriminations envers la communauté LGBTI en réaffirmant notre défense de leurs droits fondamentaux. Le respect et la tolérance sont au cœur du projet européen", poursuit le texte, publié quelques heures avant un sommet européen à Bruxelles où le sujet devrait s'inviter à la table des discussions.

La lettre, adressée aux chefs de l'UE Charles Michel (président du Conseil européen, représentant les Vingt-Sept) et Ursula von der Leyen (Commission) ainsi qu'au secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, fait suite à une déclaration similaire publiée mardi à l'initiative de la Belgique, à l'occasion d'une réunion des ministres des Affaires européennes des Vingt-Sept à Luxembourg.

"Profonde inquiétude"

Cette déclaration exprimait la "profonde inquiétude quant à l'adoption, par le Parlement hongrois, d'amendements discriminatoires à l'égard des personnes LGBTQI et violant le droit à la liberté d'expression sous prétexte de protéger les enfants". Elle a été soutenue par 17 capitales au total, selon un dernier décompte mercredi soir.

Les signataires du courrier de jeudi sont les dirigeants des pays suivants : Belgique, Danemark, Allemagne, Estonie, Irlande, Grèce, Espagne, France, Italie, Chypre, Lettonie, Luxembourg, Malte, Pays-Bas, Finlande et Suède.

Il manque le Premier ministre autrichien mais son homologue luxembourgeois Xavier Bettel a affirmé sur Twitter que Sebastian Kurz "nous a également rejoints ce matin avec sa signature".

La loi hongroise prévoit que "la pornographie et les contenus qui représentent la sexualité ou promeuvent la déviation de l'identité de genre, le changement de sexe et l'homosexualité ne doivent pas être accessibles aux moins de 18 ans".

Le ministre hongrois des Affaires étrangères, Peter Szijjarto, a rejeté mardi les critiques européennes et dénoncé des "fake news". Il a affirmé que cette loi "n'était dirigée contre aucune communauté en Hongrie (mais) seulement contre les pédophiles".

Avec AFP