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Régionales 2021 : l'écologiste Jean-Laurent Felizia se retire en Paca, duel RN-LR au 2e tour

Après avoir déclaré dans une premier temps qu'il comptait se maintenir au second tour des élections régionales en Provence-Alpes-Côte d'Azur, Jean-Laurent Felizia a finalement annoncé à ses colisiters son retrait lundi. Le second tour opposera Thierry Mariani (RN) au président sortant Renaud Muselier (LR).

Le second tour des élections régionales en Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca) se fera sans la liste d'union de la gauche menée par Jean-Laurent Felizia. L'écologiste a annoncé à ses colistiers, lundi 21 juin au lendemain du premier tour, le retrait de sa liste, laissant la place à un duel entre le Rassemblement national et Les Républicains.

Ce retrait, révélé par le quotidien La Marseillaise, a été confirmé à l'AFP par Jean-Pierre Cervantes, chef de file dans le Vaucluse, et Anthony Gonçalves, 4e dans les Bouches-du-Rhône, ainsi que par le responsable local d'un des partis soutenant cette liste d'union de la gauche.

Arrivé troisième au premier tour avec 16,89 % des voix, Jean-Laurent Felizia avait d'abord affirmé qu'il ne comptait pas se retirer au second tour pour se ranger derrière la liste de droite et ainsi faire barrage au Rassemblement national, en dépit des appels des principaux dirigeants d'EELV et du PS. "J'appelle solennellement au retrait de la liste conduite par Jean-Laurent Felizia. Aucun risque ne peut être pris face à l'extrême droite", avait martelé Olivier Faure, le Premier secrétaire socialiste, sur Twitter dimanche.

"Je n'ai pas le droit de jouer avec le feu"

"Les états-majors parisiens sont parfois déconnectés de la réalité du terrain. C'est une décision collective que nous assumons", avait rétorqué sur le réseau social la tête de la liste Rassemblement écologique et social en Paca.

La donne a finalement changé lundi après-midi. Jean-Laurent Felizia s'est retiré. Sa position était devenue "intenable", indique l'envoyée spéciale de France 24 à Marseille, Karina Chabour. "Son parti EELV menaçait même de l'exclure et appelait ses colistiers à se désolidariser. Certains l'avaient déjà fait", ajoute-t-elle.

Croyez bien que personne n’a plus de peine que moi à vous le dire ce soir, mais, aux régionales, je voterai dimanche prochain @RenaudMuselier pour battre Mariani et sa triste cohorte.

— Jean-Laurent Félizia (@FeliziaJean) June 21, 2021

Lors d'une conférence de presse tenue en fin d'après-midi, le conseiller municipal du Lavandou (Var) a expliqué les raisons de son choix. "L'écart entre Renaud Muselier (31,91%, ndlr) et le candidat de l’extrême-droite (Thierry Mariani, 36,38%, ndlr) est hélas plus élevé que celui annoncé dans les premières heures de la soirée et nous a mis face à nos responsabilités, après un examen minutieux des résultats. Avec ces écarts et deux tiers d’électeurs qui n’ont pas voté, ce second tour en Paca est très incertain, trop incertain, et dangereux, trop dangereux", a-t-il indiqué.

Selon Jean-Laurent Felizia, "la défaite de la haine et de l’intolérance n’est pas certaine dans notre région si nous nous maintenons". "Je n’ai pas le droit de jouer avec le feu, pour l’avenir de nos enfants, de nos petits-enfants. (...) Croyez bien que personne n’a plus de peine que moi à vous le dire ce soir, mais, aux régionales, je voterai dimanche prochain Renaud Muselier, pour battre Mariani et sa triste cohorte", a-t-il annoncé. L'écologiste refuse de "laisser Marine Le Pen faire de Paca le marchepied de ses funestes ambitions", à moins d'un an de la présidentielle 2022.

Comme en 2015, la liste de gauche se retire pour contrer la liste d'extrême droite. Il y a six ans, Marion Maréchal-Le Pen était arrivée largement en tête au premier tour (40,55%) devant Christian Estrosi (26,47%) et Christophe Castaner (16,59%). Ce dernier avait renoncé au second tour. Le duel entre le Rassemblement national (alors encore Front national) et Les républicains avait tourné en faveur de Christian Estrosi (54,78%). Celui-ci avait démissionné en mai 2017 pour redevenir maire de Nice. Renaud Muselier lui avait succédé.

Avec AFP