À la une de la presse, ce mardi 15 juin, le changement de stratégie de l’Otan vis-à-vis de la Chine, la rencontre entre le président américain Joe Biden et son homologue turc, Recep Tayip Erdogan, un accident dans une centrale nucléaire chinoise, et le report du déconfinement en Angleterre.
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À la une de la presse, l'avertissement de l'Otan à la Chine, dont les ambitions représenteraient un défi majeur, selon les membres de l'organisation.
D'après The Washington Post, ses dirigeants ont convenu lundi d'"orienter leur alliance vers une position plus conflictuelle" envers Pékin. Un changement "historique", selon le journal, qui explique que Joe Biden "cherchait à renforcer et à réorienter l'organisation après les éruptions et les conflits de l'ère Trump" – un nouveau cap présenté comme "une victoire" pour le président américain. "Biden et les alliés montrent les dents à la Chine" : d'après le quotidien belge Le Soir, "c'est la première fois que la Chine apparaît si clairement sur les radars de l'Otan", alertée par "les ambitions et le comportement déterminé" de Pékin. Le principe d'une confrontation directe avec la Chine ne serait toutefois pas du goût de tous les alliés, selon le site d'info français Médiapart, qui évoque des Européens "réticents" à se laisser "embarquer" dans un "front" anti-chinois par le président américain – qui jugeait lui-même, il y a encore deux ans, la question du défi posé par Pékin, "surévaluée".
Dans une tribune publiée par The Global Times, relayée par Courrier International, l'universitaire chinois Huanqiu Shibao relève, lui, que l'administration Biden a dépêché une délégation d'anciens hauts responsables américains à Taïwan – en rupture avec la politique américaine d'absence de contact direct avec l'île. Elle a aussi envoyé récemment, et à plusieurs reprises, des navires de guerre en mer de Chine méridionale et, toujours selon l'universitaire, elle n'a, en effet, cessé de presser ses alliés européens de déplacer leurs opérations vers la région Asie-Pacifique, pour des exercices militaires conjoints. Une série de gestes qui prouveraient que les États-Unis "ne souhaitent pas que la région Asie-Pacifique s'installe dans la stabilité" mais cherchent, au contraire, à "créer ou attiser des crises pour mettre la région sous tension". "Il faut bien comprendre que les États-Unis se sont développés grâce aux crises et aux guerres qu'ils ont déclenchées ou auxquelles ils ont dû faire face. C'est ce qui a façonné leur caractère national et leurs traditions diplomatiques", écrit cet universitaire, qui voit aussi dans l'annonce des États-Unis et de l'Otan d'un prochain retrait d'Afghanistan "un plan consistant à déplacer le centre de leurs opérations vers l'Asie de l'Est", "loin de se préoccuper de trouver une solution à la situation chaotique qu'ils laissent (dans ce pays), les États-Unis tentent de créer une crise plus importante encore en Asie orientale pour accélérer le virage de l'Otan en direction de la région Asie-Pacifique", estime Huanqiu Shibao.
Le sommet de l'Otan, qui a aussi donné lieu à une rencontre entre le président américain et le président turc, Recep Tayip Erdogan. Malgré leurs nombreux désaccords, les deux dirigeants ont choisi d'afficher leur unité, selon The Financial Times, qui a choisi pour sa une une étrange photo, où Recep Tayip Erdogan semble agenouillé devant Joe Biden – une photo prise, en réalité, au moment où le président turc se levait pour accueillir son homologue américain. Plus flatteuse, la photo à la une de Türkiye montre Erdogan tout sourire aux côtés du président américain. "Les 90 minutes qui ont fait le buzz et fait fondre la glace", claironne le journal turc, à propos de cette rencontre bilatérale, qui semble avoir effacé, du moins momentanément, les récentes passes d'armes sur la reconnaissance du génocide arménien par Washington et l'achat par la Turquie d'un système de défense anti-aérienne russe.
Dans la presse, également, la "fuite" qui serait apparue récemment dans l'un des deux réacteurs de la centrale nucléaire chinoise de Taishan, développée par la France. Un accident révélé lundi par la chaîne de télé américaine CNN. Incident courant ou accident inquiétant ? Le quotidien français L'Humanité regrette que l'information sur la situation du site "ne filtre qu'au compte-gouttes", même si "l'hypothèse d'une fuite de gaz rare semble avérée", ce qui ne serait pas pour autant forcément inquiétant, selon le journal, qui explique que "la question la plus épineuse" sera de savoir ce qui a causé cette possible fuite. Au passage, L'Humanité relève la Chine ambitionne, désormais, de devenir un acteur majeur du nucléaire à l'international alors que beaucoup de pays se sont engagés dans un recul progressif du nucléaire, depuis Fukushima. Plusieurs contrats ont d'ailleurs été signés ou sont en cours de négociation, souvent à grand renfort de prêts, en Roumanie, en Iran, en Arménie, en Turquie, ou encore en Égypte et au Soudan. Selon L'Huma, le nucléaire serait devenu un attribut diplomatique pour la Chine, qui entendrait montrer ainsi son attachement aux objectifs de neutralité carbone, dans le monde entier.
Un mot, enfin, du report de l'ultime étape du déconfinement en Angleterre, initialement prévue le 21 juin. " Finalement, c'est sûr, le déconfinement sera pour le 19 juillet… à moins que non", ironise The Daily Telegraph, qui fait état du mécontentement d'une partie de la population, pas convaincue par l'argument selon lequel un déconfinement trop rapide pourrait provoquer des milliers de morts supplémentaires à cause de la propagation rapide du variant Delta du Covid-19, recensé d'abord en Inde. "Serons-nous jamais libres ?", désespère The Sun, qui parle d'"au moins" quatre semaines de restrictions sanitaires supplémentaires. The Daily Star, pour sa part, a choisi de prendre la nouvelle avec humour. "Le jour de la liberté repoussé au 19 juillet : ne sortez pas tout de suite les pina coladas, et gardez les boissons de fête dans le frigo pour le moment", conseille le tabloïd, qui prévient également que la météo s'annonce mauvaise pour les prochains jours. Noir, c'est noir…
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