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Tête à tête "apaisé" entre Macron et Erdogan en marge du sommet de l'Otan

L'entretien entre Emmanuel Macron et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, lundi à Bruxelles en marge du sommet de l'Otan, s'est déroulé dans un climat "apaisé", a déclaré le président français, qui a notamment exprimé la volonté de travailler de concert avec Ankara à la résolution des crises en Syrie et en Libye.

Après des mois de tension, les présidents français, Emmanuel Macron, et turc, Recep Tayyip Erdogan, se sont rencontrés, lundi 14 juin, à Bruxelles dans "un climat apaisé", s'engageant à "travailler ensemble" sur la Libye et la Syrie, selon le chef de l'État français.

Les deux dirigeants ont également abordé le cas de Fabien Azoulay, un Français condamné à 16 ans de prison par la justice turque pour détention de stupéfiants en 2017. "Les conditions de son transfèrement rapide (vers la France) avancent", a indiqué Emmanuel Macron, en espérant que cette procédure aboutisse "dans les meilleurs délais".

J’ai pu évoquer le cas de notre compatriote Fabien Azoulay. Les conditions d’un transfèrement rapide avancent et je l’espère nous permettront d’aboutir dans les meilleurs délais. La discussion de ce matin produit des résultats d’ores et déjà utiles. https://t.co/8jG1AQ2wKg

— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) June 14, 2021

Sur tous les sujets de contentieux, "il était important d'avancer", a résumé Emmanuel Macron devant la presse après ce tête à tête de 45 minutes au siège de l'Otan, en marge du sommet de l'Alliance.

Ce rendez-vous a permis "l'apaisement", "la clarification" et "le travail concret sur les questions humanitaires en Syrie et sur la Libye", a-t-il ajouté. "Compte tenu des enjeux", "nous avons l'un et l'autre acté qu'il était nécessaire de tout faire pour pouvoir travailler ensemble", selon lui.

Les relations entre les deux présidents se sont apaisées ces derniers mois après s'être fortement dégradées en 2020, notamment à l'automne lorsque Recep Tayyip Erdogan avait mis en cause la "santé mentale" de son homologue.

Les sujets de désaccord s'étaient notamment cristallisés en Méditerranée orientale, où Paris a soutenu Athènes face aux ambitions gazières d'Ankara et où un incident a opposé des bâtiments turc et français en juin 2020.

"Des points de convergence claire"

Concernant le conflit en Libye, la France et la Turquie vont "travailler ensemble" dans "les prochaines semaines" pour que "les mercenaires et milices venus de l'étranger qui opèrent sur le sol libyen, puissent quitter celui-ci le plus rapidement possible", a affirmé Emmanuel Macron.

La France et de nombreux pays réclament le départ des militaires étrangers et mercenaires – estimés à 20 000 fin 2020 par l'ONU – afin de conforter les espoirs de paix qui se sont esquissés ces derniers mois. Il s'agit notamment de troupes turques et de mercenaires syriens déployés par la Turquie, ainsi que des mercenaires du groupe privé russe Wagner.

Sur la Libye, Emmanuel Macron et Recep Tayyip Erdogan ont également "trouvé des points de convergence claire" pour "préserver le cessez-le-feu" et "l'objectif" d'organiser des élections le 24 décembre afin d'"accompagner" le gouvernement d'unité nationale formé sous l'égide de l'ONU.

Au cours de l'entretien, le président français a en outre "apporté des clarifications" sur la place de l'islam en France, un sujet qui avait "donné lieu à des malentendus ou des attaques" de la part de la Turquie et d'autres pays musulmans l'an dernier. "La politique de la France n'était pas de s'attaquer à une religion" mais de "renforcer la lutte contre des groupes extrémistes qui utilisent et déforment" l'islam, a-t-il expliqué au président turc.

En octobre, le président turc avait accusé Emmanuel Macron de mener une "campagne de haine" contre l'islam, parce qu'il avait défendu le droit de caricaturer le prophète Mahomet et pour son discours contre le "séparatisme" islamiste en France.

Avec AFP