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À la une de la presse, ce lundi 31 mai, le ralliement, en Israël, du chef de la droite radicale à une coalition anti-Netanyahu. Les violences en Colombie, où les manifestants s’opposent depuis près d'un mois à la politique du président Ivan Duque. Les pressions d'Emmanuel Macron, pour tenter de résoudre la crise politique au Mali. Et un troisième mariage pour le Premier ministre britannique, Boris Johnson.

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À la une de la presse, le ralliement, hier, en Israël, du chef de la droite radicale, à une coalition contre le Premier ministre, Benyamin Netanyahu.

"Naftali Bennett se dit prêt à former un gouvernement (avec le centriste) Yaïr Lapid", annonce The Jerusalem Post, en évoquant une possible "remise à zéro" des compteurs politiques en Israël. "Après 15 ans et 73 jours de Netanyahu comme Premier ministre, Israël fait un pas vers la fin de l’ère Netanyahu", écrit le journal, qui prend tout de même le soin de rappeler la capacité du chef du gouvernement israélien à "défier toutes les attentes".

"Le marché n’est pas encore tout à fait conclu, mais Israël n’a jamais été aussi près de remplacer Netanyahu depuis 2009", confirme Haaretz,  qui rappelle, néanmoins, qu’une éventuelle coalition emmenée par Yaïr Lapid et Naftali Bennett, ne pourra pas obtenir de majorité au parlement sans le soutien d'au moins l'une des deux formations arabes israéliennes – ce qui serait sans précédent dans l'histoire de l'État hébreu.

À la une, également, la crise entre les manifestants et le gouvernement en Colombie, où l’armée a été déployée ce week-end à Cali, la troisième ville du pays. Dans cette ville devenue l’épicentre des manifestations contre la politique d’Ivan Duque, "la haine contre le président conservateur est palpable", d'après le journal The Financial Times qui précise que sur les 66 personnes tuées depuis le début de la mobilisation, 38 l’ont été à Cali, selon l’ONG Indepaz. Le quotidien britannique explique que "les raisons de l'émergence de Cali en tant que 'capitale de la résistance' colombienne sont contestées", de nombreux habitants pointant du doigt la pauvreté et les inégalités, qui ont toutes deux fortement augmenté durant la pandémie, d’autres mettant en cause le trafic de drogue, dont la ville de Cali est une plaque tournante, tandis que le gouvernement accuse, lui, les "terroristes", les "groupes criminels" et les guérilleros de gauche, de s’être infiltrés dans les manifestations et d’être responsables des violences.

La presse colombienne est très partagée. "L'État doit débloquer les routes. L'État doit faire respecter la parole du Président, et ne peut pas tolérer que soient bafoués les droits de millions de Colombiens, touchés par des blocages illégaux, par des blocages criminels", dénonce le journal El Tiempo, en pressant le gouvernement d’agir "avec fermeté et détermination" face aux manifestants. "Monsieur le Président, écoutez la société et les jeunes. Encouragez un dialogue sérieux qui offre des solutions aux problèmes actuels et structurels, afin que les fondations d'un nouvel État (colombien) et d'une société équilibrée soient créée", plaide pour sa part El Universal, en s’adressant directement au président Duque. El Espectador exprime, lui, surtout sa très vive préoccupation face à l’intensité des violences , dont il regrette qu’elles masquent "les nombreuses manifestations pacifiques en faveur d’une Colombie moins inégalitaire". Et le journal de prévenir : "il faut agir pour ne pas laisser se diluer les justes revendications (des manifestants), faute de quoi (le pays risque) de s'engager sur la voie du chaos et de la paralysie, ce qui ne rendra service à personne".

Mise en garde, également, d’Emmanuel Macron, qui affirme que la France retirera ses troupes du Mali si le pays va "dans le sens" d’un islamisme radical. Après un deuxième coup d’État en neuf mois, le président français accroît la pression sur les militaires maliens, mais aussi sur la Cedeao, la Communauté des Etats d’Afrique de l’ouest, d’après le quotidien burkinabé L'Observateur Paalga. Cette analyse semble confirmée par la décision de l’organisation de suspendre le Mali de ses institutions et son appel à "la nomination immédiate d’un Premier ministre issu de la société civile", après la désignation du chef de la junte, Assimi Goïta, au poste de président par intérim. Le Djély, quotidien guinéen, critique, lui, très sévèrement les pressions exercées par Emmanuel Macron, qu’il perçoit comme le signe de "la fébrilité et de la vulnérabilité de la diplomatie française dans la bataille géopolitique qui se joue au Mali". Le journal, qui rappelle que voilà quelques semaines à peine, "(Emmanuel Macron) adoubait le fils Deby (au Tchad), au nom de la sécurité du Sahel", juge "incohérent" que le président français "menace désormais de retirer ses troupes de cette même zone". Le Djély enfonce le clou : "La fébrilité (d'Emmanuel Macron) peut se comprendre quand on réalise que (la France) ne peut même plus compter sur les chefs d’État de la CEDEAO. La fermeté qui transparaît dans leur communiqué final n’est qu’une posture diplomatique de convenance, parce que dans l’absolu, (ces dirigeants) considèrent l’auto-proclamation du colonel Assimi Goïta comme président de la Transition, comme un fait accompli".

On ne se quitte pas là-dessus. À ceux que cette légère et riante actualité donnerait l’envie d’aller se recoucher, je suggère de jeter un cil au quotidien britannique The Independent, qui fait état du mariage lors d'une cérémonie secrète, ce week-end, de Boris Johnson et de sa dulcinée Carrie Symonds. C'est printanier, c’est ensoleillé, c’est romantique, et ça peut mettre un peu de baume au cœur. Légère ombre au tableau, hélas, les deux tourtereaux ne pourront pas partir tout de suite en voyage de noces, pandémie oblige. Mais quand on a enfin trouvé son âme sœur, plus rien ne presse, n’est-ce pas ?

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