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Favelas et guerre urbaine

En dix jours, 47 personnes sont mortes dans des affrontements entre forces de l'ordre et criminels dans les favelas de Rio de Janeiro. Le trafic de drogue est omniprésent et la police semble impuissante.

En duplex de Sao Paulo, le correspondant de FRANCE 24, Pierre-Ludovic Viollat, fait le point sur les moyens mis en place par la police pour maîtriser la violence.  Et Paolo Brunier, président de l'association des étudiants brésiliens en France et avocat à Rio, revient sur les problèmes de sécurité pour les Jeux olympiques qui se tiendront dans la ville en 2016.

Deux semaines après l'attribution des Jeux olympiques de 2016 à Rio, la ville a été rattrapée par ce qui constitutait un point noir de son dossier, mais qui avait été minimisé par le rapport technique final du Comité international olympique : l'insécurité. Pour la première fois, en plein milieu d'affrontements entre gangs rivaux pour le contrôle des points de vente de la drogue, un hélicoptère de la police militaire a été abattu.

Pour lutter contre ce fléau de la drogue et de la violence qui mine Rio, les autorités intensifient les raids de la police militaire, armée jusqu'aux dents. Mais depuis quelques mois, le gouvernement de l'Etat de Rio tente également une nouvelle approche : la création d’une police de proximité, avec l’installation de postes permanents à l’intérieur même des communautés. La première Unité de surveillance pacificatrice (UPP) a vu le jour il y a dix mois. Cinq favelas sont maintenant concernées. Une goutte d'eau quand on sait que Rio compte plus d'un millier de favelas, et que ce chiffre continue de grandir chaque année.

Difficile de connaître pour l’instant l’efficacité du dispositif : aucun chiffre n’est disponible au niveau des favelas concernées. La drogue ne se vend en tout cas plus à ciel ouvert. Les habitants, même s'ils se méfient des policiers militaires qui composent la police de proximité, reconnaissent que leur vie s'est améliorée. Certains utilisent même le mot de "miracle". Une fois l'Etat de droit rétabli, certains services publics peuvent également faire leur entrée dans la favela.

D’ici fin 2010, 3 500 nouveaux policiers seront affectés à des UPP. Les autorités souhaitent reprendre le contrôle d'une centaine de favelas avant l'ouverture des Jeux oympiques en 2016. Les nouvelles recrues de la police de proximité sortiront en grande partie de l'académie, avec une formation spécifique. Ces jeunes policiers peu expérimentés auront l'avantage de ne pas être passés par d'autres services, souvent minés par la corruption.