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Scandale autour du centre de rétention de Mayotte

Le site du journal "Libération" a publié une vidéo dénonçant le scandale des conditions de vie des sans-papiers du centre de rétention de Mayotte. Face à la polémique, le gouvernement a affirmé que le centre serait reconstruit d'ici 2010.

AFP - Le secrétaire d'Etat à l'outre-mer, Yves Jégo, a affirmé jeudi que la situation du centre de rétention de Mayotte (60 places) "n'était pas acceptable" et que c'était la raison pour laquelle il avait "fait accélerer la procédure pour sa reconstruction", qui aboutira dès 2010.

"Je me suis rendu le 15 mai sur place avec la presse, c'est pas une découverte et c'est pas une surprise, la situation n'est pas acceptable", a déclaré M. Jégo à l'AFP, après qu'Amnesty International a demandé aux autorités françaises "de mettre un terme aux conditions de rétention, indignes et inhumaines" au centre de rétention, souvent surpeuplé.

Amnesty International (AI) dit avoir envoyé le 17 décembre 2008 aux ministres de l'Intérieur et de l'Immigration une vidéo et des photos prises à l'intérieur du centre de rétention.

Le quotidien Libération publie jeudi une série de photos tirées de la vidéo, illustrant notamment son surpeuplement.

"Dès le 15 mai j'ai fait accélerer la procédure concernant la reconstruction du centre de rétention administrative, celle-ci a été acceptée par le gouvernement pour la reconstruction d'un centre de 140 places, et ce centre sera ouvert en 2010", a affirmé M. Jégo.

Le secrétaire d'Etat rappelle avoir emmené des journalistes "sur le terrain" où le nouveau centre de rétention sera reconstruit.

M. Jégo "rappelle que la durée de rétention dans le centre de rétention de Mayotte est très faible". "Les gens, les familles y passent très peu de temps, une nuit, voire quelques fois une seule journée", même si "les conditions sont très difficiles".

A côté de la reconstruction du centre, "il y a parallèlement un travail qui m'a amené à rencontrer deux fois cette année le président" Ahmed Abdallah Sambi "de l'Union des Comores avec l'espoir d'aboutir au premier trimestre de l'année prochaine à un accord sur la circulation et la migration, car c'est le seul moyen de faire baisser la pression migratoire", a-t-il ajouté.

"Cette année, sur une île de moins de 200.000 habitants, nous allons renvoyer 17.000 étrangers en situation irrégulière, je rappelle aussi que le discours non régulateur de l'Union des Comores entraîne y compris des morts", a conclu M. Jégo, à propos des fréquents naufrages d'embarcations transportant des candidats à l'émigration.