logo

L'Inde a débloqué, mercredi, 6,7 milliards de dollars de prêts pour aider son secteur de la santé asphyxié à contrer la deuxième vague de Covid-19 qui ravage le pays avec plus de 20 millions de contaminations depuis le début de la pandémie.

La Banque centrale de l'Inde a annoncé, mercredi 5 mai, que 6,7 milliards de dollars de prêts seraient débloqués pour les fabricants de vaccins, les hôpitaux et les entreprises du secteur de la santé pour aider à contrer la deuxième vague de Covid-19 qui ravage le pays.

"L'objectif immédiat est de préserver la vie humaine et de restaurer les moyens de subsistance par tous les moyens possibles", a déclaré Shaktikanta Das, le gouverneur de la Reserve Bank of India (RBI).

"La rapidité dévastatrice avec laquelle le virus affecte les différentes régions du pays doit être compensée par des actions rapides et de grande envergure", a souligné Shaktikanta Das, qui n'a en revanche pas recommandé de confinement à l'échelle nationale, des restrictions ayant déjà été mises en place dans les régions gravement touchées par le virus.

Cette décision est destinée à améliorer l'accès aux soins de santé d'urgence pendant la pandémie en permettant aux banques d'accorder plus facilement des prêts bon marché aux hôpitaux, aux fabricants d'oxygène et même aux malades, a indiqué le gouverneur de la RBI, ajoutant que ces prêts seraient disponibles jusqu'au 31 mars de l'année prochaine.

Record de contaminations 

Ces dernières 24 heures, l'Inde a dénombré 3 780 décès et 382 000 nouvelles contaminations. Le géant asiatique a atteint plus de 222 000 morts et près de 20,3 millions de contaminations depuis le début de la pandémie, un bilan que certains experts estiment largement sous-évalué.

Cette deuxième vague de Covid-19, attribuée notamment à des rassemblements religieux et politiques autorisés ces derniers mois, ainsi qu'à l'inaction du gouvernement de Narendra Modi, met à mal le système de santé indien, vétuste et sous-financé. 

Malgré l'aide internationale qui afflue, les hôpitaux, à court de réserves d'oxygène, de médicaments et de lits, peinent à surmonter l'afflux de malades du Covid-19, certains trouvant la mort à leurs portes. Les parcs et les parkings ont été transformés en crématoriums de fortune pour faire face à l'afflux de morts.

Le gouvernement indien assure disposer de réserves suffisantes en oxygène mais leur acheminement vers les hôpitaux est perturbé par des problèmes de transport.

New Delhi mise également sur sa campagne de vaccination massive, étendue à tous les adultes, qui a débuté en janvier avec 160 millions de vaccins administrés à ce jour sur une population de 1,3 milliard d'habitants.

Mais l’Inde fait face à une pénurie de vaccins, liée à des problèmes d'approvisionnement.

Le G7 sous pression pour une distribution plus équitable des vaccins

La fracture s'élargit donc entre les pays riches, où l'avancée des campagnes de vaccination permet une levée progressive des restrictions en place contre le Covid-19, alors que les pays pauvres manquent encore cruellement de vaccins.

À Londres, appelés par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) à la solidarité face à la pandémie, les pays du G7 discutent mercredi des moyens d'assurer une distribution plus équitable des vaccins anti-Covid.

Le système de partage avec les pays pauvres Covax, qui se fournit principalement en vaccins d'AstraZeneca, patine : il n'a livré que 49 millions de doses dans 121 pays et territoires, contre un objectif de 2 milliards en 2021.

Avec AFP