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En coulisses, les Vingt-Sept se cherchent un président

Les dirigeants des pays de l'Union européenne se réunissent ces jeudi et vendredi à Bruxelles. A l'ordre du jour : la finalisation du traité de Lisbonne pour commencer à parler du premier vrai président de l'UE.

Les dirigeants des 27 pays de l'Union européenne se retrouvent jeudi et vendredi à Bruxelles pour un sommet où ils auront deux épineuses questions à régler : comment débloquer le traité de Lisbonne et comment financer la lutte contre le réchauffement climatique ? Mais, en coulisses, un autre sujet sera sur toutes les lèvres : qui pour devenir le premier président de l'Union ?

Le menu du sommet est particulièrement chargé. Les dirigeants vont d'abord essayer de débloquer le traité de Lisbonne. Après son adoption par l’Irlande, le traité doit encore être ratifié par la République tchèque et son europhobe de président, Vaclav Klaus, qui a fait une ultime requête : une dérogation à la charte des droits fondamentaux en annexe du traité. A noter que la Cour constitutionnelle tchèque doit encore se prononcer, probablement le 3 novembre, sur un recours déposé par des élus eurosceptiques pour s’assurer de la conformité du traité de Lisbonne avec la Constitution tchèque.

Un accord se profile toutefois. Selon Katalin Landaburu, la correspondante de FRANCE 24 à Bruxelles, "les dirigeants européens devraient lui accorder la dérogation qu’il demande aujourd’hui, en échange de son engagement à ratifier le traité une fois que la Cour constitutionnelle aura rendu sa décision". Un compromis qui permettrait de bloquer toute possibilité de restitution de biens ayant appartenu aux Allemands expulsés en 1945 des Sudètes.

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De Bruxelles à Copenhague

Outre le traité constitutionnel, les 27 dirigeants européens doivent impérativement surmonter leurs divisions sur le climat alors que la conférence de Copenhague se déroule dans moins de six semaines. Cette conférence vise à définir un accord sur le futur régime international de lutte contre le changement climatique. 

La question est de savoir de quelle manière l’UE aidera les pays plus pauvres à faire face au changement climatique. Guillaume Duval, rédacteur en chef du magazine "Alternatives économiques", est sceptique. "Je ne suis pas sûr qu’on sorte avec des résultats positifs aujourd’hui, les divergences sont importantes", explique-t-il. Selon lui, "[les Vingt-Sept] vont être obligés de s’entendre dans la mesure où c’est l ‘Union qui négocie pour ses membres, mais le tout est de savoir sur quoi".

La Commission européenne a évalué à 100 milliards d'euros par an les besoins en financement des pays les plus pauvres pour faire face au changement climatique. L'UE s'est engagée à prendre sa "juste part", mais n'a pas réussi à trouver un accord sur qui doit payer et à quel niveau.

Un conseil aux allures de "casting" du futur président européen

En arrière-plan de l’ordre du jour prévu, se pose aussi la question du choix du futur président de l'Union européenne, fonction prévue par le texte du traité de Lisbonne.

Plusieurs candidats sont en lice. Le Premier ministre britannique Gordon Brown va, selon la BBC, faire campagne auprès de ses collègues pour soutenir la candidature de son prédécesseur, Tony Blair, longtemps considéré comme le grand favori pour ce poste. Mais l’ancien Premier ministre britannique n’a pas que des amis. On lui reproche notamment son soutien à la guerre en Irak et l'euroscepticisme bien ancré du Royaume-Uni, toujours un pied à l'intérieur de l'UE et un pied au-dehors. Le Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker se pose en rival.

Le Premier ministre letton Valdis Dombrovskis a indiqué pour sa part qu'il allait proposer la candidature de l'ancienne présidente de son pays, Vaira Vike-Freiberga.