logo

Pasqua souhaite que "Chirac prenne ses responsabilités"

Charles Pasqua, condamné à un an de prison ferme dans l'affaire de l'Angolagate, demande la levée du secret défense. Il incrimine l'ancien président Jacques Chirac ainsi que les deux ex-Premiers ministres Édouard Balladur et Alain Juppé.

La riposte de l’ancien ministre de l’Intérieur Charles Pasqua, condamné à un an de prison ferme en première instance dans le dossier des ventes d’armes à l’Angola, monte d'un cran. Après avoir demandé la levée du secret défense mardi, il revient à la charge ce jeudi dans un entretien au "Figaro", en incriminant directement plusieurs personnalités politiques, dont Jacques Chirac. 

Charles Pasqua mentionne "le président de la République, le Premier ministre, le ministre des Finances et le ministre de la Défense". "Tous les quatre étaient forcément au courant", affirme-t-il. Et de préciser : "Sous le mandat de François Mitterrand de 1993 à 1995, puis sous la présidence Chirac de 1995 à 1998. Plus les deux Premiers ministres concernés que sont Édouard Balladur et Alain Juppé".

Interrogé sur la levée du secret défense, il a ensuite affirmé que cela permettrait de montrer "qu'Arcadi Gaydamak [homme d'affaires condamné à six ans de prison dans ce dossier ndlr] était un agent de la DST" et que "le président de la République le savait". Il ajoute : "Je n'ai procédé à aucun trafic d'influence. Je souhaite que Chirac prenne ses responsabilités."

Pétition pour une levée immédiate du secret défense

De plus, Pasqua, 82 ans, estime que ses ennuis judiciaires "coïncident" avec l’année 2000, date à laquelle il a annoncé sa candidature à la présidentielle de 2002 contre Jacques Chirac. "À partir de ce moment-là, toute une série d'actions ont été menées pour m'incruster dans l'Angolagate et d'autres affaires", s’insurge-t-il. "Comme par hasard, des affaires toujours traitées par le même magistrat ! Lorsque ce magistrat [Philippe Courroye ndlr] a quitté l'instruction, ces dossiers ont pris une autre tournure."

Il appelle à lever le secret défense sur "tous les dossiers où la suspicion règne". "Si personne n'a rien à se reprocher, pourquoi ne lèverait-on pas le secret défense ?", s’interroge-t-il. "Il faut savoir ce qu'il s'est passé dans cette affaire et toutes les autres, Les ventes de frégates, Clearstream…"

Des parlementaires socialistes ont également lancé une pétition, mercredi, pour sa levée "immédiate". "Plus on fera apparaître la vérité dans ce genre d'affaires, mieux ce sera. Cela ne vise pas uniquement les ventes d'armes", a indiqué pour sa part l'ancien Premier ministre Edouard Balladur.

Luc Chatel, porte-parole du gourvernment, a affirmé mercredi que le ministre de la Défense, Hervé Morin, "pourrait examiner" une telle demande, sans pour autant préciser de délais.