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Malgré l'absence de l'accusé, qui ne s'est pas présenté à l'audience pour la deuxième journée consécutive, le procès de l'ancien chef politique des Serbes de Bosnie a repris devant le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie, ce mardi.
Le procès pour génocide de Radovan Karadzic, l'ancien chef politique des Serbes de Bosnie, a repris, ce mardi, en son absence devant le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), à la Haye.
Alors que l'accusé boycotte les audiences, réclamant plus de temps pour préparer sa défense, le procureur du TPIY, Alan Tieger, l'a décrit comme "le commandant suprême du nettoyage ethnique" qui a eu lieu pendant la guerre de Bosnie, entre 1992 et 1995.
"C'était prévisible, [les juges] avaient annoncé leur intention de continuer ce procès avec ou sans Radovan Karadzic", rappelle Cyril Vanier, envoyé spécial de FRANCE 24 à La Haye, aux Pays-Bas. Lundi déjà, Radovan Karadzic n'était pas présent pour l'ouverture de son procès, qui doit durer deux ans.
"Il gagne du temps", explique Mathieu Mabin, spécialiste de politique internationale à FRANCE 24. "En jouant les absents, il complique considérablement la tâche des magistrats". Le juge sud-coréen du TPIY, O-Gon Kwon, a pourtant affirmé que l'accusé devait "accepter les conséquences" de son absence, l'audience pouvant se poursuivre.
L'accusation a ainsi présenté, ce mardi, les charges retenues contre Radovan Karadzic, 64 ans, qui plaide non coupable. Cet homme "a exploité les forces du nationalisme, de la haine et de la peur pour mettre en œuvre sa vision d'une Bosnie ethniquement divisée", a fustigé le procureur dans la déclaration liminaire de l'accusation.
Ce dernier a également évoqué les camps de détention où des prisonniers étaient enfermés "comme des animaux", ainsi que les bombardements de l'armée des Serbes de Bosnie durant le siège de Sarajevo, entre 1992 et 1995, qui ont fait 10 000 morts.
"Les habitants ont vécu pendant des années dans la terreur", a-t-il poursuivi, rappelant les positions des tireurs d'élite encerclant la capitale, privée de vivres et d'électricité.
La guerre de Bosnie, qui s'est déroulée de 1992 à 1995, a fait 100 000 morts et 2,2 millions de déplacés. Près de 8 000 musulmans ont été tués lors d'un des massacres dont Radovan Karadzic est accusé, celui de Srebrenica, en juillet 1995.
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