Un "accident" est survenu dimanche matin dans l’usine d'enrichissement d'uranium de Natanz, dans le centre de l'Iran. Selon l'organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA), aucune victime ni pollution n’est à déplorer.
L'usine d'enrichissement d'uranium de Natanz, dans le centre de l'Iran, a subi un "accident" dimanche 11 avril mais l'événement n'a fait ni victimes ni pollution, selon l'agence Fars, qui cite le porte-parole de l'organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA).
Il y a eu "un accident dans une partie du réseau électrique de l'installation d'enrichissement de Chahid-Ahmadi-Rochan", le complexe nucléaire de Natanz, où les autorités iraniennes ont lancé la veille de nouvelles cascades de centrifugeuses interdites par l'accord sur le nucléaire iranien de 2015, a déclaré à Fars le porte-parole de l'OIEA, Behrouz Kamalvandi.
Il n'y a "aucun blessé ni aucune pollution" à déplorer, "les causes de l'accident font l'objet d'une enquête et de plus amples informations seront communiquées ultérieurement", a-t-il ajouté.
Début juillet, une usine d'assemblage de centrifugeuses perfectionnées avait été gravement endommagée par une mystérieuse explosion. Les autorités ont conclu à un "sabotage" d'origine "terroriste" mais n'ont pas encore fait connaître les résultats de leur enquête.
Le président Hassan Rohani avait inauguré à distance la veille la nouvelle usine d'assemblage de centrifugeuses de Natanz en même temps qu'il donnait l'ordre de mettre en service ou de tester trois nouvelles cascades de centrifugeuses.
Un acte qualifié de "terroriste", mais aucun groupe ni État directement incriminé
Un communiqué du chef de l'OIEA, Ali-Akbar Saléhi, diffusé par la télévision d'État, a annoncé en début de soirée que l'"accident" est en fait un acte de "terrorisme antinucléaire" mais sans fournir le moindre détail sur la nature exacte de cette attaque ni sur ses conséquences.
Les médias iraniens n'ont diffusé aucune photo ni vidéo du centre de Natanz après ce sabotage pour lequel le communiqué d'Ali Akbar Saléhi, qui qualifie l'attaque de "futile", n'incrimine aucun groupe ni État directement.
Faisant référence aux discussions en cours à Vienne pour tenter de faire revenir les États-Unis dans l'accord international de 2015 sur le nucléaire iranien et de lever les sanctions imposées par Washington contre Téhéran depuis que les États-Unis sont sortis de ce pacte en 2018, Ali Akbar Saléhi estime que l'action contre Natanz "reflète (...) l'échec des opposants (à ces) négociations".
Selon lui, elle relève aussi de "la défaite des opposants (à un) développement éclatant de l'industrie nucléaire" en Iran qui, promet-il, continuera de "poursuivre sérieusement (son) expansion" dans ce domaine.
Rétablissement des sanctions américaines
Ces nouvelles centrifugeuses offrent à l'Iran la possibilité d'enrichir plus vite et en plus grande quantité de l'uranium, dans des volumes et à un degré de raffinement interdits par l'accord conclu en 2015 à Vienne entre la République islamique et la communauté internationale.
Les États-Unis ont dénoncé cet accord unilatéralement en 2018, rétablissant dans la foulée les sanctions américaines qui avaient été levées en vertu de ce pacte.
En riposte, l'Iran s'est affranchi, depuis 2019, de la plupart des engagements clés qu'il avait pris à Vienne pour restreindre ses activités nucléaires.
Des discussions sont actuellement en cours à Vienne entre la l'Iran et les autres États parties à l'accord de 2015 (Allemagne, Chine, France, Grande-Bretagne et Russie) sur la façon de réintégrer les États-Unis au sein de ce pacte conclu dans la capitale autrichienne.
Avec AFP