Ces arrestations interviennent alors que Téhéran affirme que les auteurs de l'attentat du 18 octobre contre des Gardiens de la révolution se cachent au Pakistan.
AFP - Les autorités pakistanaises ont arrêté 12 ressortissants iraniens, accusés d'avoir illégalement franchi la frontière entre les deux pays, a-t-on appris lundi de source officielle.
"Douze Iraniens ont été arrêtés à bord de deux véhicules", a déclaré à l'AFP un responsable du ministère de l'Intérieur pour la province du Baloutchistan (sud-ouest), Mohammad Akbar Durrani.
"Ils sont en train d'être interrogés", a-t-il ajouté, sans donner d'information sur leur identité.
Un membre des garde-frontières qui a requis l'anonymat a cependant affirmé que 11 Gardiens de la Révolution, le corps d'élite du régime iranien, avaient été arrêtés en territoire pakistanais.
"Des Iraniens" qui avaient pénétré de quatre km en territoire pakistanais ont été arrêtés à Mashkail, à quelque 400 km à l'ouest de Quetta, a de son côté indiqué un porte-parole paramilitaire pakistanais.
La chaîne d'information TV iranienne Al-Alam a de son côté affirmé que les hommes arrêtés étaient des garde-frontières, et non des Gardiens de la Révolution. Des négociations pour leur libération sont en cours, selon elle.
Ces arrestations surviennent alors que Téhéran affirme que les responsables de l'attentat qui a tué le 18 octobre 42 personnes, dont 15 membres des Gardiens de la Révolution, se cachent au Pakistan, d'où ils s'infiltrent pour mener leurs actions armées en Iran.
M. Durrani avait indiqué il y a plusieurs jours être au courant d'une opération de recherche de suspects menée par les forces iraniennes, le long de la frontière.
L'attentat a été revendiqué par le groupe sunnite Joundallah (les Soldats de Dieu), créé en 2000, qui a lancé depuis cinq ans une insurrection contre le régime chiite iranien. Il s'agit, de loin, de l'action la plus spectaculaire d'un mouvement plus habitué aux harcèlements de garnisons isolées.
De hauts responsables iraniens ont d'ailleurs évoqué une implication des services secrets pakistanais, britanniques et américains dans l'attentat.
Lundi, le chef des Gardiens de la Révolution, Mohammad Ali Jafari, a de nouveau mis la pression sur le Pakistan, réclamant qu'Islamabad lui livre l'Iranien Abdolmalek Rigi, le leader du Joundallah.
Téhéran est persuadé que M. Righi vit au Pakistan, d'où il a fomenté l'attentat du 18 octobre, ce qu'Islamabad a toujours nié.