Après avoir retiré les Houthis de la liste noire des organisations terroristes, l'administration de Joe Biden a décidé, mardi, de sanctionner deux chefs militaires du groupe rebelle yéménite. Ils sont accusés, entre autres, d'avoir fait entrer illégalement des armes et d'avoir organisé des attaques en Mer rouge.
Les États-Unis resserrent l'étau autour des Houthis après avoir lâché du lest. Washington a imposé, mardi 2 mars, des sanctions financières à deux "militants-clés" du groupe rebelle au Yémen. Ils sont accusés d'avoir "orchestré des attaques" contre les civils, les pays voisins, et des navires commerciaux.
Ces mesures interviennent après que le président Joe Biden a annulé l'inscription des Houthis sur la liste noire des organisations terroristes, décidée à la toute fin du mandat de son prédécesseur Donald Trump. Les organisations humanitaires redoutaient que ce classement n'entrave l'acheminement de l'aide dans les vastes zones contrôlées par les insurgés, et ne provoque une famine de grande ampleur.
Une sanction décidée après le retrait des Houthis de la liste noire
Le gouvernement Biden a clairement dit que cette marche arrière était motivée par des raisons purement humanitaires. Il tente depuis de trouver d'autres moyens de hausser le ton contre les Houthis et les pousser à négocier une solution politique au conflit.
Les sanctions contre Mansour al-Saadi, présenté comme le chef d'état-major des forces navales de la rébellion, et Ahmad Ali Ahsan al-Hamzi, commandant des forces aériennes, s'inscrivent dans cette logique. "Les États-Unis condamnent la destruction de sites civils par les militants houthis sanctionnés ce jour", a déclaré le Trésor américain dans un communiqué.
Selon Washington, Mansour al-Saadi a organisé "des attaques meurtrières contre le transport maritime international en mer Rouge", qui frappent des navires aussi bien militaires que civils. Il a "reçu une formation complète en Iran" et a "contribué à faire entrer illicitement des armes iraniennes au Yémen", accuse le Trésor américain.
Le général Ahmad Ali al-Hamzi, "également formé en Iran", est de son côté présenté comme le chef du programme de drones des rebelles utilisés pour des "frappes ciblées".
Aggravation des combats dans le nord du Yémen
Malgré la volonté du président Biden de donner un nouvel élan aux négociations pour la paix au Yémen, les violences s'aggravent à Marib, dans le nord du pays, entre les Houthis et le gouvernement appuyé par l'Arabie saoudite.
Alors que Washington a cessé de soutenir militairement la coalition militaire dirigée par Riyad, et a dépêché un émissaire dans la région à deux reprises en un mois, les rebelles ont intensifié leurs opérations et l'aviation saoudienne pilonne leurs positions pour les empêcher d'avancer.
Lundi, le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, a pressé les Houthis de cesser leur offensive et de "se joindre aux Saoudiens et au gouvernement du Yémen en agissant de manière constructive en faveur de la paix".
Avec AFP