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À la Une de la presse, lundi 22 février, le deuxième anniversaire du Hirak, le mouvement de contestation pacifique algérien. Le cap des 500 000 morts liées au Covid-19 bientôt franchi aux États-Unis. L’hypothèse d’un reconfinement partiel et local en France, pour lutter contre les variants du virus. Une polémique franco-française. Et une belle initiative œcuménique à Berlin, en Allemagne.

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À la une de la presse, le deuxième anniversaire du Hirak, le mouvement de contestation pacifique qui demande un changement démocratique en Algérie.

Deux ans après le début des manifestations exigeant le départ du président Abdelaziz Bouteflika, son successeur Abdelmadjid Tebboune annonce un remaniement ministériel, des législatives anticipées et la libération de prisonniers d'opinion. Une volonté affichée de répondre à la rue : "22 février, les revendications concrétisées", claironne El Moudjahid, en soulignant la façon dont l'armée algérienne se serait portée "garante" de la sécurité du Hirak, en "veillant à ce qu'aucune goutte de sang ne soit versée". Le journal officiel, qui dénonce, au passage, les "ennemis de toutes sortes" de l'Algérie, qui cherchent selon lui à "l'entraîner dans les profondeurs de l'anarchie".

Les partisans du Hirak estiment, eux, que rien n'a changé depuis deux ans. Liberté Algérie rappelle que "la protestation citoyenne n'a jamais donné lieu au moindre bris de verre ni jet de pierre" et estime que la répression, en revanche, constitue "la valeur sûre" d'un régime, qui, "en libérant les prisonniers d'opinion, leur reconnaît donc ce statut", "ce qui veut dire qu'ils n'auraient jamais dû être emprisonnés". Le mouvement, réprimé, freiné par la crise sanitaire, incapable de se structurer, est-il aujourd'hui dans une "impasse" ou peut-il "rebondir" ? D'après Jeune Afrique, le Hirak ne serait "pas mort" mais "simplement en dormance". Le magazine note que la contestation, qui "se vit comme le prolongement de la lutte pour l'indépendance", continue à exiger "la justice, la liberté et les droits" et se demande si l'État algérien "est prêt à écouter (véritablement) les revendications de ceux qui voudront bien discuter avec lui". Pour le dessinateur Hic, publié par El Watan, le pouvoir n'a aucune intention de répondre au Hirak. "Besoin d'aide ?", fait mine de demander un policier, prêt à ouvrir son canon à eau sur un manifestant, qui peine à souffler, à cause de son masque, les deux bougies d'anniversaire du Hirak.

Les États-Unis s'apprêtent à franchir, eux, un cap dramatique, celui des 500 000 morts liés à l'épidémie de Covid-19. Un demi-million de morts, "un nombre presque trop énorme pour être appréhendé", selon The Washington Post, qui se souvient qu'il y a un an à peine, le pays ne comptait qu'une "poignée de décès". Le journal tente d'imaginer ce que peut représenter, concrètement, un nombre aussi "monstrueux" et calcule que si ces 500 000 morts avaient été placés dans des autobus, transportant chacun en moyenne 50 passagers, cela représenterait une caravane s'étirant sur plus de 150 km. Un désastre dont la dessinatrice AnnTaelnes juge Donald Trump largement responsable, alors que l'ancien président cherche maintenant à revenir en politique. Selon son entourage, il participera dimanche prochain à une grande réunion des conservateurs. "Trump est le visage du parti républicain", assure un militant accroché à la bannière des 500 000 morts du coronavirus aux États-Unis, dans un dessin publié par The Washington Post, faisant allusion, aussi, à la passion de Trump pour le golf.

En France, le gouvernement dit envisager un reconfinement partiel et local, pour lutter contre la propagation des variants du Covid-19. D'après 20 minutes, la situation "critique" dans les Alpes-Maritimes, dans le sud-est du pays, fait réfléchir l'exécutif à cette option - une solution qui serait une première, en France, mais que certains experts jugent toutefois "trop partielle". Le durcissement annoncé des mesures sanitaires dans les Alpes-Maritimes augure-t-il de la situation à venir dans toute la France ? Libération évoque "le pari risqué" d'Emmanuel Macron, qui a fait le choix, il y a trois semaines, de ne pas reconfiner tout le pays. Le président, estime le journal, "marche ­désormais clairement sur un fil" : "S'il lève le regard, c'est un nuage noir qu'il voit ­approcher, et (avec lui), sa menace de douche froide".

Le gouvernement français, qui a déclenché un tollé en annonçant une enquête sur "l'islamo-gauchisme" dans les universités. Empêtrée dans cette polémique, la ministre de l'Enseignement supérieur provoque la colère de L'Humanité – qui accuse Frédérique Vidal de s'être livrée "à un incroyable amalgame, une scandaleuse manipulation, (et) un défi à la logique", en reprenant un "concept" cher à l'extrême droite, plutôt qu'en se portant au secours des étudiants, grandes victimes de l'épidémie. Le Figaro, lui, applaudit l'initiative et invite le gouvernement "à aller jusqu'au bout d'une logique consistant (selon lui) à affronter la réalité. À ne pas laisser ses adversaires fixer de manière unilatérale ce qui relève ou non du 'concept scientifique' et à aller jusqu'au bout d'une clarification de sa ligne politique".

Et parce que le dialogue vaut certainement mieux que toutes les polémiques, je vous propose de jeter un cil au Guardian, qui fait état de la pose de la première pierre, le 27 mai prochain, d'un lieu de culte inédit à Berlin, en Allemagne. Un endroit où les musulmans, les chrétiens et les juifs pourront prier ensemble, la première "churmosquagogue", en anglais, autrement dit, la première "églismosquagogue". The Guardian, qui fait aussi état, par ailleurs, d'une étude de l'université de Cambridge sur les performances intellectuelles des individus ayant des attitudes extrémistes. Réalisée à partir de 330 personnes présentant 16 orientations idéologiques différentes, cette étude montre que ceux qui ont épousé les idées jugées extrémistes sont aussi ceux qui ont le plus de difficultés à résoudre des tâches mentales complexes…

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