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Trois Afghans ont été expulsés vers Kaboul

La rumeur avait couru toute la journée de mardi, le ministre français de l'Immigration, Éric Besson, l'a confirmée ce mercredi : trois Afghans en situation irrégulière en France ont été expulsés vers leur pays d'origine la nuit dernière.

Le vol Paris-Kaboul destiné à rapatrier des sans-papiers afghans a bien décollé mardi tard dans la soirée de l’aéroport parisien Roissy-Charles de Gaulle, comme en avait couru le bruit dans la journée. Le ministre français de l’Immigration, Éric Besson, l’a confirmé ce mercredi sur la radio Europe 1.

Il s'agit d'un vol "qui a décollé à minuit cette nuit de Roissy avec trois Afghans à son bord - trois adultes de sexe masculin - pour les reconduire dans leur pays d'origine", a-t-il déclaré. Éric Besson a ajouté qu’il s’agissait d’un avion spécialement affrété par les Britanniques. Il s'agit du premier vol groupé depuis 2005.

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Ces trois ressortissants afghans avaient été interpellés près de Vintimille (à la frontière franco-italienne), dans le square Villemin, à Paris (Xe arrondissement), et dans la "jungle" de Calais (dans le nord de la France). Ils sont originaires de la région de Kaboul, où il "n'y a pas de risques pour eux", a assuré le ministre.

"Il y aura d'autres vols"

"Un fonctionnaire français se trouve à Kaboul" pour les accueillir, a indiqué M. Besson, qui a qualifié ce retour forcé de "signal". "Ils iront dans un hôtel payé par la France, vont bénéficier d'un accompagnement individualisé, et recevront de l'argent pour se réinstaller dans leur pays d'origine", a encore précisé ce dernier.

Mardi dans la journée, celui-ci refusait de confirmer la rumeur selon laquelle un vol Londres-Kaboul était programmé pour rapatrier des clandestins afghans. Très engagé sur les questions d’immigration, le député de la majorité Étienne Pinte affirmait, lui, que le vol ne passerait pas par la France. Une information qu’il affirmait tenir du ministre de l’Immigration.

"Il y aura d'autres vols", a ajouté Éric Besson.

"Absolument inacceptable"

"Renvoyer des gens vers un pays en guerre est absolument inacceptable, a réagi Pierre Henry, directeur général de l'association France Terre d'Asile, sur les ondes de la radio France Info. Il faut maintenant amplifier la mobilisation pour éviter que les opérations de ce genre se renouvellent." Le ministre de l'Immigration assure, lui, que le rapatriement de clandestins afghans dans leur pays n'a lieu que si leur sécurité sur place est assurée.

Première secrétaire du Parti socialiste, Martine Aubry a réagi sur la chaîne de télévision France 2, affirmant que ces Afghans "ne viennent pas ici pour nous ennuyer, mais pour fuir la guerre, la misère, la pauvreté. Je crois que c'est indigne de notre pays de les traiter ainsi".

"Dans ce cas-là, on n'a plus qu'à dire à tous les Afghans et à toutes les personnes qui habitent dans un pays en guerre de venir en France. Ce serait totalement irresponsable", lui a répondu la ministre de la Famille, Nadine Morano.