A l'occasion de l'ouverture jeudi de la FIAC 2009, dix galeries contemporaines spécialisées dans l'art moderne présentent une vingtaine de chefs d'oeuvre à Paris.
C'est l'aimant de la FIAC 2009 (Foire internationale d'art contemporain) qui ouvre jeudi au Grand Palais à Paris : dix galeries internationales spécialisées dans l'art moderne présentent ensemble une vingtaine de chefs d'oeuvre dans un espace qui se veut digne d'un musée.
"Une première mondiale", selon les organisateurs de la foire qui se tient également à la Cour carrée du Louvre. Pas fréquent en effet de jouer collectif dans ce milieu où les rivalités sont souvent vives et la concurrence féroce.
Des oeuvres de Pablo Picasso, Francis Bacon, Fernand Léger, Alexander Calder, Constantin Brancusi, Henri Laurens, Yves Tanguy ou encore Sam Francis sont présentées sur un espace de 300 m2, dans une scénographie confiée à l'architecte Jean-François Bodin.
A l'origine de ce projet, le marchand d'art parisien Daniel Malingue. Il est aux anges mercredi, jour de l'ouverture du Grand Palais aux collectionneurs et aux professionnels.
"C'est une idée que j'ai eue il y a quatorze ans et qui n'avait pu aboutir, à ma grande déception", déclare à l'AFP le galeriste parisien.
Le projet s'est monté par cooptation, entre marchands d'art qui "se connaissent depuis très longtemps", explique Daniel Malingue. Quelques galeries ont joué le rôle de "locomotive" pour convaincre les autres, ajoute-t-il.
Au total cinq galeries européennes et cinq galeries américaines participent à l'aventure. A charge pour elles de présenter deux ou trois oeuvres de qualité exceptionnelle.
"Le critère, c'était qu'il fallait de très bonnes pièces, qu'elles soient à vendre ou pas", explique M. Malingue.
Cette initiative "permet de montrer que les marchands d'art ont eux aussi accès à des chefs d'oeuvre", souligne Doris Ammann, qui dirige la galerie Thomas Ammann Fine Art de Zurich.
Arne Glimcher de la galerie new-yorkaise Pacewildenstein est venu avec un Mondrian "Composition with Blue, Red and Yellow", commencé en 1935 à Londres et achevé en 1942 aux Etats-Unis. "Le plus important Mondrian encore dans des mains privées", déclare le galeriste qui l'a acheté il y a cinq ans.
Le marchand d'art américain, qui a ouvert sa première galerie il y a cinquante ans, présente aussi un Calder datant de 1942, exposé pour la première fois. Cette oeuvre, aux formes très pures, est faite de bois, de corde et d'un petit morceau de verre cassé. Pendant la guerre, le métal était rationné, rappelle le galeriste.
La galerie génevoise Krugier et Cie a choisi deux Picasso (dont une gouache de 1905 intitulée "Arlequin se maquillant") et un Francis Bacon.
Même duo d'artistes pour la galerie new-yorkaise Acquavella. La galerie Beyeler (Bâle) présente Sam Francis. Et Daniel Malingue "Le grand déjeuner" (1921) de Fernand Léger.
Dans cet espace, les prix -élevés- des oeuvres se chuchotent et ne se disent pas publiquement.
Mais l'intérêt des collectionneurs est perceptible. Bernard Arnault, patron du groupe de luxe LVMH, est passé tôt le matin et s'est montré intéressé par deux oeuvres, indiquent les galeristes.
Daniel Malingue a déjà envie de recommencer pour la FIAC 2010. "Ce qui déplace les gens, ce sont les grands événements", souligne-t-il.