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À la une de la presse, jeudi 7 janvier, les violents incidents de mercredi à Washington, où le Capitole a été envahi par des manifestants pro-Trump. Des violences qui suscitent, à l’unanimité, l’indignation de la presse américaine et étrangère.

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Les violents incidents de mercredi à Washington, où le Capitole a été envahi par des manifestants pro-Trump, font bien sûr la une de toute la presse américaine.

"La foule des pro-Trump prend d'assaut le Capitole", titre The Washington Post, abasourdi par les images surréalistes et glaçantes de la police du Capitole défendant, armes à la main, l'enceinte de la Chambre des représentants. Une image choc à la une, également, du New York Post, qui évoque "l'invasion du Capitole", par des manifestants chauffés à blanc par Donald Trump, qui martelait encore, quelques instant auparavant, que la présidentielle lui avait été volée. "Le président incite à l'insurrection", accuse The New York Daily News avec l'image du Capitole en "état de siège" : "Un jour qui restera dans l'histoire de l'infamie".

Ces violences sont condamnées à l'unanimité par la presse américaine. Pour The Washington Post, ces violences montrent que "la conspiration séditieuse" fomentée par Donald Trump a fini par "porter ses fruits". "Trump est responsable de l'assaut sur le Capitole. Il doit être sorti (sans délai) de la Maison Blanche", demande le journal, qui le juge "inapte à rester à son poste pour les 14 derniers jours de sa présidence" et estime que "chaque seconde supplémentaire passée (par le président sortant) dans le Bureau ovale constitue une menace à l'ordre public et à la sécurité nationale". "Ceci est une tentative de coup d'État", assène The Atlantic, en se défendant d'employer un terme "mélodramatique" ou "ridicule" : "Une foule a pris d'assaut le Capitole, et a fait usage de la violence pour stopper la certification des résultats de la présidentielle par le collège électoral", justifie le site. The New York Times, dans un mélange de colère et de fatalisme, estime, lui, que ce qui vient d'arriver est "le résultat prévisible" de la stratégie des pro-Trump. "Pendant des années, des arnaqueurs professionnels, des trolls, des partisans sincères et des opportunistes politiques ont semé des mensonges conspirationnistes. Nous assistons maintenant à la récolte de leurs fruits", écrit le journal, dont l'amertume est partagée par The Los Angeles Times : "Trump n'a cessé d'évoquer le 'carnage américain', puis il en a fait sa réalité", assène le quotidien de la côte ouest. "Cette obscurité dont parlait Trump, produit de son imagination fébrile, fruit de l'illusion, de l'égoïsme et de la provocation délibérée du président, s'est finalement manifestée mercredi."

La presse conservatrice est tout aussi indignée. The Wall Street Journal évoque "la honte de Capitol Hill" et presse tous les républicains, sans exception, à poursuivre la certification des résultats de la présidentielle, et à reconnaître la victoire de Joe Biden, en condamnant, sans ambiguïté aucune "les mensonges sur la présidentielle volée". Le WSJ enfonce encore un peu plus le clou en tenant Donald Trump pour principal responsable de la victoire des démocrates aux sénatoriales de Géorgie, par ses attaques contre le processus électoral dans cet État. Mais même s'il a raflé la mise, Joe Biden ne doit pas se réjouir, met en garde The Washington Times. Le quotidien ultraconservateur prévient que le président-élu n'aura, de ce fait, "aucune excuse" pour ne pas mettre en œuvre ses promesses dans les mois qui viennent.

Beaucoup de réactions du côté des dessinateurs de presse, trouvées sur Twitter. Pat Bagley ironise sur l'attitude de Donald Trump, qui se présente comme le grand défenseur de "la loi et l'ordre", mais jette des cocktails molotov, à base de vodka Trump, sur le Capitole. David Rowe, lui, représente Trump en Néron – l'empereur fou de la Rome antique, qui avait fait brûler la ville. Rome en flammes,et aujourd'hui, Washington en feu. Dans le dessin de Matt Davies, ce sont les égouts que Donald Trump a détourné vers le Capitole, qu'il noie sous des litres d'eaux sales. Dans un dernier dessin, signé Glen Le Lièvre, le président sortant a déserté le Bureau ovale, pris d'assaut par les forces de sécurité, qui viennent y délivrer le petit oiseau bleu de Twitter, jusque-là pris en otage par Donald Trump, dont le compte a été suspendu cette nuit par le réseau social.

La presse étrangère est aussi sous le choc. "Anarchie aux États-Unis", s'alarme la version britannique du gratuit Metro, en détournant, tout comme plusieurs quotidiens outre-Manche, la mythique chanson des Sex Pistols, "Anarchy in the UK". "The End", "la fin", titre, en version originale, Il Manifesto. Pour le journal italien, le film du mandat Trump se termine mal, très mal. Le journal La Stampa, reprend, lui, le titre du film de Sergio Leone, "Il était une fois en Amérique", l'histoire, sur 45 années, de la vie d'un mafieux de New York et de ses amis. En Belgique, Le Soir évoque "le chaos américain" et "les dernières cartouches d'un président aux abois". "Les républicains ont tout perdu", écrit le journal : "la présidence, le Sénat, la Chambre des représentants. Et l'honneur".

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