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Au Royaume-Uni, Boris Johnson signe l'accord post-Brexit

À la veille de la sortie du Royaume-Uni du marché unique européen, les députés britanniques ont approuvé l'accord post-Brexit conclu avec Bruxelles. Le Premier ministre Boris Johnson l'a ensuite signé.  

Le Premier ministre britannique Boris Johnson a signé, mercredi 30 décembre, l'accord de libre-échange conclu avec l'Union européenne pour encadrer leurs relations commerciales après leur rupture historique, qui doit entrer en vigueur jeudi à 23h00 GMT.

Ce texte, signé à Downing Street devant les caméras, marquera "le début d'une merveilleuse relation entre le Royaume-Uni et nos amis et partenaires de l'Union européenne", a-t-il déclaré, selon les images diffusées par la chaîne de télévision Sky News, saluant "un excellent accord pour notre pays". 

Les députés britanniques s'étaient prononcés dans l'après-midi en faveur de l'accord commercial post-Brexit, à la veille de leur sortie de l'Union européenne. Ils ont voté par 521 voix pour et 73 contre à la Chambre des communes en deuxième et troisième lectures.

Le texte conclu entre Londres et Bruxelles pour encadrer leurs relations doit être débattu dans l'après-midi par les Lords, les membres de la chambre haute du Parlement, avant d'être promulgué par la reine Elizabeth II pour une application jeudi à 23 h heure locale (et GMT).

Au Royaume-Uni, Boris Johnson signe l'accord post-Brexit

"Un voisin amical"

Le Premier ministre britannique Boris Johnson a assuré que son pays resterait "un voisin amical, le meilleur ami et allié" de l'Union européenne.

"Nous allons devenir un voisin amical, le meilleur ami et allié que l'UE pourrait avoir, travaillant main dans la main quand nos valeurs et intérêts coïncident tout en respectant le désir souverain du peuple britannique de vivre sous nos propres lois", a déclaré le dirigeant conservateur au Parlement.

WATCH LIVE: My update to the @HouseOfCommons on our deal with the European Union. https://t.co/QANkK32L5Z

— Boris Johnson (@BorisJohnson) December 30, 2020

Keir Starmer, le chef de l'opposition travailliste, avait appelé ses troupes à voter l'accord, pourtant rejeté par une partie du Labour. Même s'il juge "maigre" l'accord obtenu, il considère que c'est "mieux que pas d'accord du tout".

Dans le camp conservateur, les plus fervents partisans du Brexit de l'European Research Group sont rentrés dans le rang, estimant que l'accord "préserve la souveraineté britannique".

Parmi les opposants au texte, le petit parti unioniste nord-irlandais DUP, favorable au Brexit mais opposé aux contrôles douaniers entre la province britannique et le reste du Royaume-Uni, ainsi que les europhiles du parti libéral démocrate et de la formation indépendantiste écossaise SNP.

Le divorce

Le Royaume-Uni, officiellement sorti de l'UE le 31 janvier dernier, cessera jeudi soir d'appliquer les règles européennes. Il quittera le marché unique, l'union douanière et le programme d'échanges d'étudiants Erasmus.

Le texte a été signé au cours d'une brève cérémonie dès mercredi matin par la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et son homologue du Conseil Charles Michel. "Cela a été un long chemin. Il est temps désormais de laisser le Brexit derrière nous. Notre avenir se construit en Europe", a déclaré la cheffe de l'exécutif européen sur Twitter. Charles Michel a salué "un accord juste et équilibré" et s'est félicité de "l'unité sans précédent" démontrée par les Vingt-Sept dans les négociations.

Today, @eucopresident and I signed the EU-UK Trade and Cooperation Agreement.

Prime Minister @BorisJohnson will sign it later today in London.

It has been a long road. It’s time now to put Brexit behind us.

Our future is made in Europe. pic.twitter.com/fjybWryJNY

— Ursula von der Leyen (@vonderleyen) December 30, 2020

Avec cet accord conclu après des mois de négociations acharnées, l'UE offre au Royaume-Uni un accès sans droits de douane ni quotas à son marché de 450 millions de consommateurs, mais prévoit pour éviter tout dumping des sanctions et des mesures compensatoires en cas de non respect de ses règles en matière d'aides d'État, d'environnement, de droit du travail et de fiscalité.

Londres et Bruxelles évitent ainsi le choc d'un "no deal" avec des barrières commerciales qui auraient coûté cher à leurs économies déjà affaiblies par la pandémie. La fin de la période de transition marque cependant un bouleversement majeur : les contrôles douaniers aux frontières viendront alourdir les échanges et la libre-circulation s'arrête pour les Britanniques et les citoyens de l'UE sur leurs territoires respectifs.

Avec AFP