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Covid-19 : les élus du Grand-Est peu convaincus par le couvre-feu à 18 h

Un couvre-feu à 18 h dans l'Est plutôt qu'un reconfinement ? La mesure choisie par le gouvernement pour freiner le rebond de la pandémie de Covid-19 en France est jugée trop légère par des responsables locaux, signe de leur inquiétude à la veille d'un réveillon du Nouvel An à haut risque.

Alors que le ministre de la Santé, Olivier Véran, a écarté, mardi 29 décembre, l'idée d'un reconfinement national et qu'un couvre-feu à 18 h est envisagé dans l'Est, cette mesure ne fait pas l'unanimité chez les responsables politiques locaux, qui s'inquiètent d'une recrudescence des cas de contaminations au Covid-19.

"J'aurais aimé que nous arrivions à (...) profiter de cette période de vacances (...) pour pouvoir réaliser une forme de confinement", a déclaré sur France Info le président (LR) de la région Grand-Est, Jean Rottner. "Est-ce que ça ne risque pas de nous faire prendre un train de retard et donc de voir passer de nouveau cette épidémie et courir derrière ?", craint-il.

"Je reste dubitative sur la pertinence d'une demi-mesure", a renchéri sur France Bleu Lorraine Valérie Beausert-Leick, présidente (PS) du conseil départemental de Meurthe-et-Moselle. "J'espère que l'avenir nous donnera tort et qu'avancer ce couvre-feu sera suffisant". Des réactions frappantes quand on se souvient que les fermetures de bars et restaurants fin septembre à Marseille avaient à l'inverse rendu furieux les élus locaux.

Quelle efficacité pour les couvre-feux?

Le gouvernement privilégie plutôt un avancement du couvre-feu à 18 h au lieu de 20 h dans certains endroits de la moitié est du pays, particulièrement menacés par le rebond épidémique.

"Le couvre-feu, qui est un confinement nocturne, est une solution qui montre une certaine efficacité", a commenté sur RMC l'épidémiologiste Yves Buisson, président du groupe Covid-19 à l'Académie nationale de médecine.

Mi-novembre, l'agence sanitaire Santé publique France avait d'ailleurs estimé que les couvre-feux imposés localement un mois auparavant avaient permis de ralentir l'épidémie, avant même le confinement du 30 octobre. 

Selon le ministère de la Santé, 20 départements sont concernés, depuis les Ardennes jusqu'aux Alpes-Maritimes en passant par l'Allier et le Haut-Rhin. La mesure doit prendre effet à partir du 2 janvier, après concertation avec les élus, préfets et agences régionales de santé.

"Pourquoi attendre le 2 et ne pas le faire de suite ?", s'est interrogé Jean Rottner. Le ministère de la Santé justifie ce délai par le fait que l'inflation des tests pendant les vacances de Noël risque de donner une vision faussée de la circulation du virus. Quelques jours d'observation supplémentaires sont donc nécessaires selon lui.

Sur les sept derniers jours, une moyenne de 12 000 nouveaux cas quotidiens a été enregistrée, loin de l'objectif de 5 000. En outre, 24 743 malades du Covid sont hospitalisés en France, dont 2 666 cas graves en réanimation.

Et une augmentation de la circulation du virus semble à craindre après les brassages de population des vacances de Noël. Une "reprise incontrôlée de l'épidémie" en janvier est "probable", avertit le Conseil scientifique qui guide le gouvernement, dans un avis rendu public mardi soir.

Premières vaccinations contre le Covid-19 lundi

La vaccination contre le Covid-19 débutera lundi sur une trentaine de sites pilotes dans la région Grand-Est. Elle ciblera les "établissements sociaux et médico-sociaux et unités de soins de longue durée", a expliqué mercredi la directrice générale de l'Agence régionale de santé (ARS) Virginie Cayré, sans détailler les sites concernés.

"Le travail est en train de se finaliser pour les consultations pré-vaccinales et le recueil des consentements pour que les vaccinations puissent avoir lieu à compter du 4 janvier", a ajouté la directrice générale de l'ARS, lors d'une conférence de presse conjointe avec la préfète de la région Grand Est, Josiane Chevalier.

"À partir du 11 et surtout du 15 janvier", la vaccination sera étendue "à l'ensemble des établissements concernés : Ehpad et unités de soins de longue durée", soit "plus de 650 sites de vaccination potentiels", a ajouté Virginie Cayré, indiquant que les vaccins étaient livrés ce jour dans la région. 

 Avec AFP