
Une femme de 78 ans a reçu, dimanche, la première injection du vaccin Pfizer-BioNTech contre le Covid-19 à l'hôpital de Sevran, en Seine-Saint-Denis. Une vingtaine de personnes âgées et de soignants doivent également se faire vacciner dans la journée.
La vaccination en France a officiellement démarré dimanche 27 décembre. Une femme de 78 ans a été la première personne vaccinée en France contre le Covid-19, à l'hôpital René-Muret de Sevran, en Seine-Saint-Denis.
"Je suis émue", a déclaré cette femme, Mauricette, une ancienne aide-ménagère, vaccinée vers 11h00 au sein de l'unité de soins de longue durée de cet établissement dépendant de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP).
Un moment intense et porteur de tellement d’espoirs. pic.twitter.com/35wIA9pu7i
— Aurélien Rousseau (@aur_rousseau) December 27, 2020"Ça chauffe !", a lancé cette ancienne habitante du Bourget (Seine-Saint-Denis) après avoir reçu l'injection du vaccin développé par l'américain Pfizer et l'allemand BioNTech. Souriante, elle a été applaudie par le personnel hospitalier présent, a constaté la journaliste de l'AFP.
Emmanuel Macron a salué le début de la campagne, qui a eu lieu simultanément dans la plupart des pays de l'Union européenne. "Nous avons une nouvelle arme contre le virus : le vaccin. Tenir ensemble, encore", a écrit le chef de l'État dans une série de tweets.
Un million de vaccinés d'ici fin février
C'est ensuite un médecin cardiologue de 65 ans, le Dr Jean-Jacques Monsuez, qui a été vacciné, peu avant 11 h 20. Une vingtaine de personnes âgées et de soignants doivent se voir administrer le vaccin baptisé Comirnaty, dimanche, lors du lancement symbolique de la campagne vaccinale française, à Sevran puis au centre gériatrique de Champmaillot, dépendant du CHU de Dijon.
Le gouvernement s'est fixé d'ici fin février l'objectif d'un million de vaccinés parmi les plus âgés et les plus vulnérables, particuliers et soignants, dans les 7 000 Ehpad et autres établissements assimilés.
Le président français a rappelé que le vaccin était gratuit et non obligatoire et qu'au "pays des Lumières et de Pasteur, la raison et la science doivent nous guider", alors qu'une majorité de Français (56 %) n'envisagent pas de se faire vacciner contre le Covid-19, selon un sondage BVA publié dimanche par le JDD et réalisé du 11 au 14 décembre.
Une réticence qui pourrait à terme poser problème, estime l'infectiologue Benjamin Davido interrogé par France 24. "Si on a moins de 50 % de la population en automne prochain vacciné, on n'aura probablement pas d'immunité de groupe", déplore-t-il.
"Protéger les plus fragiles"
"Nous ne pouvons pas nous permettre de laisser flamber l'épidémie à nouveau", a prévenu dans le Journal du dimanche le ministre de la Santé, Olivier Véran. Interrogé sur l'éventualité d'un troisième confinement, il s'est dit prêt à prendre "les mesures nécessaires, si la situation devait s'aggraver".
"Ce vaccin protège 95 % des individus contre les cas de forme grave et va sauver beaucoup de vies", a estimé le ministre, satisfait de pouvoir "commencer à protéger les plus fragiles d'entre nous".
Après les structures pour personnes âgées, la vaccination sera proposée à "tous les retraités de plus de 65 ans" jusqu'au printemps, puis au reste de la population âgée de 16 ans et plus.
Le gouvernement espère avoir vacciné "15 millions de personnes à l'horizon de cet été", a précisé Matignon samedi, une échéance légèrement retardée par rapport à ce qui avait été envisagé.
Premières injections en Italie, Espagne, Grèce...
Les autres pays de l'Union européenne ont eux aussi entamé ce week-end leurs campagnes de vaccination contre le Covid-19, saluant une première victoire dans la lutte contre le coronavirus dont un variant inquiète cependant de plus en plus.
Livrées samedi, les premières doses du vaccin Pfizer-BioNtech ont été injectées en Italie peu avant 8 h à l'infirmière Claudia Alivernini et à la professeure Maria Rosaria Capobianchi, la directrice du laboratoire de virologie à l'hôpital Spallanzani de Rome. "Je le dis de tout mon coeur : vaccinons-nous. Pour nous. Pour nos êtres chers et pour la collectivité", a commenté Claudia Alivernini.
Pays le plus meurtri de l'UE avec près de 72 000 morts, reconfinée depuis mi-décembre, "l'Italie se réveille", a réagi le Premier ministre Giuseppe Conte sur Twitter, saluant une date qui "restera à jamais gravée dans nos mémoires".
Une heure plus tard, c'est Araceli Rosario Hidalgo Sanchez, 96 ans, qui était la première à être vaccinée en Espagne dans une maison de retraite de Guadalajara (centre). Elle a confié, dans un sourire, ne "rien" avoir senti lorsque le vaccin lui a été administré.
L'Allemagne, la Hongrie et la Slovaquie avaient ouvert la marche samedi dans l'UE, avec un jour d'avance sur le lancement officiel de la campagne dans ce bloc.
En Grèce, "la science nous a apporté le plus beau des cadeaux pour Noël", a déclaré la présidente Katerina Sakellaropoulou après avoir été vaccinée, suivie par son Premier ministre, Kyriakos Mitsotakis.

Ailleurs en Europe, un archevêque de 84 ans en Slovénie, un chef de service des maladies infectieuses au Portugal ou encore la première infirmière à avoir soigné en février un patient atteint de Covid-19 en Roumanie ont été les premiers à avoir été vaccinés dans leurs pays respectifs.
Les Etats nordiques (Suède, Finlande et Danemark) ont eux aussi entamé leurs campagnes dimanche.
Si la plupart des pays de l'UE avaient choisi des personnes âgées ou des soignants, en République tchèque, c'est le Premier ministre Andrej Babis lui-même qui a été vacciné en premier. "Hier, j'ai vu une femme à la télévision dire qu'elle attendrait de voir Babis vacciné. Donc j'ai décidé de montrer l'exemple", a déclaré le milliardaire populiste.
Avec AFP