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L'étude ComCor, rendue publique jeudi, dessine un tableau plus précis des circonstances et des lieux de contamination au Covid-19 en France, malgré des limites méthodologiques. Elle a été réalisée par l'Institut Pasteur, la Caisse nationale d'assurance maladie et Santé publique France.

Nombre de personnes dans le foyer, métiers et lieux à risques, repas de famille comme ceux qu'on fera à Noël... L'étude ComCor, publiée jeudi 17 décembre, dresse un panorama sur les circonstances et les lieux de contamination au Covid-19 en France.

Cette étude comprend deux volets : le premier est axé sur les circonstances de contamination, le second sur les facteurs de risques.

Le premier se base sur les données de 25 644 personnes testées positives entre le 21 octobre et le 3 novembre (pendant le couvre-feu puis le début du confinement). Ces personnes, tirées des fichiers de l'Assurance maladie, ont répondu à un questionnaire sur leur mode de vie, les lieux qu'elles fréquentent et leur comportement.

Premier enseignement : 44 % "connaissent la personne qui les a infectées". Parmi les personnes qui savent comment elles ont été infectées, un tiers (35 %) l'a été au sein du foyer, le plus souvent par son conjoint ou sa conjointe. Pour les deux tiers restants, les contaminations ont eu lieu dans le cercle familial (33 %), professionnel (28,8 %) ou amical (20,8 %).

Cette partie de l'étude "fait apparaître le rôle majeur que jouent les rassemblements familiaux et amicaux dans les contaminations, notamment lors des repas", moment où l'on est proche les uns des autres et sans masque. "Il sera donc très important d'organiser ces rencontres de la façon la plus sûre qui soit pour les personnes les plus fragiles lors des fêtes de fin d'année", soulignent les chercheurs.

Chauffeurs, travailleurs sociaux, ouvriers et cadres exposés

Pour la deuxième partie de l'étude, le questionnaire a été soumis à un panel de 1 713 personnes non-infectées. Les chercheurs ont comparé leurs réponses avec celles de 3 426 personnes infectées, pour déterminer des facteurs de risques.

Certaines professions sont associées à une augmentation du risque. C'était attendu pour certaines, comme les chauffeurs ou les travailleurs sociaux – les soignants proprement dits n'ont pas été pris en compte. C'est plus inattendu pour d'autres, comme les ouvriers et les cadres.

Il semble aussi qu'être enseignant n'est pas un facteur de risques. Cela suggère qu'ils "arrivent à se protéger efficacement contre les risques d'infection dans leur environnement professionnel", notamment en portant le masque.

L'étude montre que plus on est nombreux dans un foyer, plus le risque augmente. De même, on constate une augmentation du risque pour les parents d'enfants qui vont à la crèche, à l'école maternelle, au collège et au lycée. En revanche, le risque n'augmente pas pour les parents d'enfants scolarisés en primaire ou à l'université.

Un échantillon qui ne représente pas toute la population infectée

Enfin, l'étude note une augmentation du risque liée à la fréquentation des restaurants, bars et salles de sport, ou au covoiturage. Ce n'est pas le cas pour les commerces ou les transports en commun.

Les auteurs de l'étude soulignent toutefois qu'elle comporte des limites qui empêchent de tirer des conclusions définitives. 

D'abord, "les résultats s'appliquent à deux périodes très particulières", couvre-feu et confinement, et ne correspondent pas aux conditions normales de fonctionnement des différents lieux.

Ensuite, les volontaires ont fait la démarche de répondre à un questionnaire et ne sont donc pas représentatifs de toute la population infectée en France.

L'étude ComCor sera poursuivie pour affiner ces premiers résultats.

Avec AFP