Au début du mois de septembre, le quotidien espagnol El Pais a publié des photos de prostituées ayant, en pleine rue, des relations sexuelles avec leurs clients. Depuis, le débat sur la prostitution fait rage dans le pays.
Les invités de ce Focus sont Jocelyne Kan, magistrate, conseillère du directeur de l’Institut national des hautes études de sécurité (INHES), et Adeline Percept, correspondante de FRANCE 24 en Espagne.
En quelques années, l’Espagne est devenue une destination privilégiée des mafias spécialisées dans la traite des femmes en provenance du Brésil, du Nigéria ou encore d’Europe de l’Est : 90 % des femmes qui se prostituent dans le pays en sont issues, selon les estimations des associations espagnoles d’aide à la réinsertion. Les mafias peuvent profiter d’un certain vide juridique dans le code pénal de 1995 : la prostitution n’est ni tout à fait légale, ni tout à fait illégale.
Dans le pays, la prostitution est de plus en plus visible et choque une opinion publique en quête de solutions. En septembre, le quotidien El Pais a publié des photos très crues : elles montrent des scènes de sexe entre des prostituées et certains de leurs clients au marché de la Boqueria, près des Ramblas, à Barcelone. Depuis, le débat fait rage, d'autant plus qu'elles ont été reprises par les chaînes de télévision et sur les sites en ligne des journaux.
Face aux puissants réseaux internationaux de la prostitution, l'État semble bien démuni. Doit-il adopter une posture répressive, comme en France ? Ou bien ne faut-il pas plutôt légaliser la prostitution pour pouvoir mieux l’encadrer, comme aux Pays-Bas ? La question reste posée.