La veillée funèbre de la légende du football a eu lieu jeudi au palais présidentiel argentin, à Buenos Aires. Des centaines de personnes ont fait la queue dès la nuit précédente pour dire un dernier adieu à Diego Maradona, enterré dans la journée. Des heurts ont éclaté entre les forces de l'ordre et ses fans, peu avant la fin de la veillée. En Europe, notamment à Naples, les hommages se multiplient.
L'heure est au recueillement. Le cercueil contenant le corps de Diego Maradona, légende argentine du football, resté une bonne partie de la journée de jeudi 26 novembre au palais présidentiel, à Buenos Aires, où s'est tenue la veillée funèbre.
Une longue file de milliers de supporters a commencé à serpenter dès l'aube autour de l'historique place de Mai dans l'espoir d'entrer dans la Casa Rosada, le siège de la présidence argentine où était organisée une chapelle ardente en l’honneur de Maradona, qui s’est éteint mercredi d’une crise cardiaque.
Un énorme ruban noir ornait l'entrée du bâtiment de pierre rose, dont les drapeaux étaient en berne en signe de deuil national, décrété pour trois jours.
Mais tous n'ont pas pu dire un dernier adieu à leur idole et plusieurs incidents sont venus ternir ce moment de recueillement.
Des échauffourées avec la police
La cérémonie s’est terminée dans la confusion. Des incidents survenus à l'intérieur du palais présidentiel argentin à Buenos Aires, pendant la veillée, ont forcé jeudi les autorités à retirer le cercueil de Maradona de la chapelle ardente, tandis que des affrontements ont éclaté avec la police dans les rues alentours.
Le transfert du cercueil dans un autre salon a été confirmé à l'AFP par une source gouvernementale. Les autorités avaient prolongé de trois heures la veillée funèbre, qui précèdait l'enterrement de la star argentine.
Après ces moments de confusion, le cortège funéraire s'est élancé vers le cimetière Jardin de Paz, en périphérie de Buenos Aires, où reposent ses parents et où "un service religieux" était prévu, au cours d'une cérémonie familiale privée.
Des milliers d'admirateurs rassemblés devant des stades argentins
Des centaines de personnes ont fait la queue dès les premières heures jeudi matin, devant le palais présidentiel pour pouvoir dire au revoir au champion du monde 1986, mort la veille à 60 ans d'une crise cardiaque. À pas lents, la foule a commencé à défiler dès 6 h (locales), devant le cercueil du mythique attaquant, recouvert du drapeau argentin et d'un maillot floqué de son numéro 10.
Avant l'ouverture des portes, des mouvements de foule et quelques débordements ont été signalés, que la police a tenté de juguler, selon des journalistes de l'AFP sur place.
Des dizaines de milliers de personnes ont passé la nuit sur la Plaza de Mayo, face au palais de la présidence argentine, à chanter en hommage à leur idole disparue.
L'ex-épouse de l'idole, Claudia Villafañe, et leurs deux filles Dalma et Gianinna, s'étaient rendues à la Casa Rosada peu avant minuit. À leur suite sont arrivés le président de la Fédération argentine de football (AFA), Claudio Tapia, et des joueurs en activité ou retraités, notamment des coéquipiers de Maradona de l'épopée de la Coupe du monde 1986, remportée par l'Albiceleste au Mexique. Ces personnes ont été conviées pour prendre congé de manière privée, avant l'ouverture au public.
Des milliers d'admirateurs se sont rassemblés dans la nuit auprès des stades des clubs où Maradona a officié en Argentine, à Buenos Aires, Rosario, ainsi qu'à La Plata, où il entraînait la formation de Gimnasia jusqu'à son décès. D'autres se sont regroupés autour de l'Obélisque de la capitale, traditionnel lieu des célébrations d'événements sportifs.
Les Napolitains dans la rue pour rendre hommage à leur idole
Dans le quartier de Boca à Buenos Aires, mais aussi en Europe à Naples et Barcelone, hauts lieux de la carrière du "Pibe de Oro" ("le gamin en or"), l'émotion s'est répandue dans les rangs des fans, quelques heures après l'annonce du décès de Diego Maradona.
En Europe, la ville italienne de Naples attendait elle fébrilement de revoir du football, jeudi soir pour un match de Ligue Europa synonyme d'hommage au plus grand joueur de l'histoire du club, où Maradona a évolué de 1984 à 1991, au sommet de son art après un passage à Barcelone. Mercredi soir, de nombreux Napolitains sont sortis dans la rue pour rendre hommage à leur idole.
Naples dit au revoir à #Maradona ???? #Napolipic.twitter.com/667pyWGTHr
— Antoine Llorca (@antoinellorca) November 25, 2020Comme mercredi dans les enceintes européennes de Ligue des champions, une minute de silence devait être respectée au stade San Paolo, resté allumé toute la nuit en hommage à l'Argentin. Un stade qui pourrait bientôt porter le nom du joueur défunt, la municipalité ayant déjà évoqué cette idée.
Avec AFP