
L'équipe nationale turque a battu, ce mercredi, la sélection arménienne à l'issue d'un match dépourvu d'enjeu sportif. Mais pas politique.
Deux buts de Halil Altintop et Servet Cetin ont permis à la Turquie de remporter, mercredi, une victoire contre l'Arménie dans le match comptant pour les qualifications à la Coupe du monde de football 2010. Une rencontre sans enjeu sportif puisque le sort de deux équipes était déjà scellé : aucun des deux pays ne se rendra en Afrique du Sud en juillet 2010.
L'intérêt de la confrontation, qui s'est déroulée en présence du président turc Abdullah Gül et de son homologue arménien, Serge Sarkissian, était, ce soir, essentiellement politique.
Diplomatie du football
La rencontre entre les deux équipes intervient quatre jours après la signature à Zurich d'un accord historique visant à rétablir leurs relations diplomatiques, ainsi qu'à rouvrir leur frontière commune. "La diplomatie du football a historiquement contribué à leur rapprochement", analyse Assia Shihab, correspondante de FRANCE 24 en Turquie.
Après un démarrage tendu malgré le lâcher de colombes au dessus de la pelouse, le match s'est déroulé sans incident majeur. "L'hymne national arménien a été sifflé par une minorité de spectateurs", rapporte Assia Shihab depuis le stade Atatürk de Bursa, dans le nord-ouest de la Turquie anatolienne.
Les autorités turques avaient pris leurs précautions. "Le stade contient 18 000 places, mais la moitié a été distribuée à des policiers ou militaires en civil", explique Assia Shihab.
"Le plus dur reste à faire"
Depuis près d'un siècle, les deux pays s'opposent sur le nom à donner aux massacres d'Arméniens par l'Empire ottoman, entre 1915 et 1917. Erevan parle de "génocide", ce que rejette Ankara. "Le plus dur du processus de réconciliation reste à faire, ce n'est que le début et le match n'y suffira pas", affirme Assia Shihab.
Cette visite du président arménien dans un stade turc fait suite à celle effectuée par son homologue Abdullah Gül, à Erevan en septembre 2008, pour le match aller gagné par les Turcs. Déjà, des sifflets venant des spectateurs arméniens avaient entaché la rencontre.