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L'ONU réclame des "enquêtes crédibles" sur les crimes commis à Gaza

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a appelé Israël et l'Autorité palestinienne à conduire des "enquêtes crédibles" sur les crimes de guerre commis dans la bande de Gaza entre décembre 2008 et janvier 2009. Au risque de voir l'affaire renvoy

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a exhorté, mercredi, Israël et l’Autorité palestinienne à diligenter des enquêtes "crédibles" sur les allégations de crimes de guerre commis à Gaza entre décembre 2008 et janvier 2009, dont le rapport Goldstone s'est fait l'écho.

Treize Israéliens et 1 400 Palestiniens seraient morts lors de l’assaut mené par l’armée israélienne dans la bande de Gaza.

Le rapport controversé du juge sud-africain Richard Goldstone, évoqué mercredi en Conseil de sécurité, recommande notamment qu'en l'absence de telles enquêtes, l'affaire soit renvoyée devant la Cour pénale internationale (CPI).

Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU, qui avait commandé le rapport publié début septembre, se réunira jeudi en session extraordinaire pour procéder à l’examen du texte. Ses 47 Etats-membres doivent en particulier se prononcer sur une proposition de résolution inspirée des conclusions du rapport et soumise par l’Autorité palestinienne et la plupart des pays arabes et musulmans.

"Mauvais pour le Hamas, dévastateur pour Israël"

"Le rapport est mauvais pour le Hamas, mais dévastateur pour Israël", analyse Philippe Bolopion, correspondant FRANCE 24 au siège des Nations unies, à New York.

De son côté, Israël, qui avait immédiatement rejeté le rapport qui l'accusait "de possibles crimes contre l'humanité", compte sur le soutien et le veto éventuel des Etats-Unis pour faire barrage au projet de résolution.

"Nous ne permettrons pas que l'ancien Premier ministre Ehoud Olmert, le ministre de la Défense, Ehoud Barak, et l'ex-ministre des Affaires étrangères Tzipi Livni, qui ont dépêché nos soldats pour défendre nos villes et nos concitoyens, se retrouvent sur le banc des accusés à La Haye", où siège la CPI, a déclaré le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou.

La représentante d'Israël à l'ONU, Gabriela Shalev, a rappelé que "la secrétaire d'État, Hillary Clinton, s'est engagée à ce que les États-Unis opposent leur veto en cas de décision du Conseil de sécurité" sur le rapport Goldstone.

"L'administration de Barack Obama a déjà estimé que le rapport était issu d'un mandat biaisé, précise Philippe Bolopion. Les pays occidentaux, les États-Unis en tête, ne voulaient pas d'une telle réunion."

Le ministre des Affaires étrangères de l'Autorité palestinienne, Riyad al-Malki, a quant à lui estimé que les recommandations du rapport devaient être "sérieusement mises en œuvre".

Cette réunion du Conseil de sécurité ne devait pas donner lieu à une décision particulière, ont affirmé plusieurs diplomates.