En Pologne, alors que le gouvernement ultra-conservateur songe à ratifier une loi interdisant presque totalement l’avortement, des dizaines de milliers de femmes manifestent sans relâche dans les rues et les églises de Varsovie, malgré la pandémie de Covid-19. Mais cette colère populaire dépasse largement la cause des partisans de l’avortement et vise aussi l’emprise croissante de l’église catholique sur l’agenda du gouvernement, qui semble déstabilisé. Notre reporter a suivi ces Polonaises qui luttent nuit et jour pour défendre leurs droits.
Depuis quelques semaines, la Pologne fait face à sa plus grande vague de manifestations depuis la chute du communisme. En cause : une décision du Tribunal constitutionnel, qui stipule que l'avortement devrait être illégal, même en cas d'anomalie du fœtus. C'était pourtant la principale exception médicale qui donnait aux femmes le droit d'avorter, dans un pays où l'interruption de grossesse est déjà interdit.
Vent debout, l'opposition suspecte le parti au pouvoir d'avoir influencé le Tribunal depuis qu'il a mis sous tutelle les institutions judiciaires du pays. Et en pleine pandémie de Covid-19, cette décision vient s’ajouter à la colère latente des Polonais contre le parti nationaliste Droit et Justice et la puissante Église Catholique qui le soutient.
Reportage de nos correspondants dans le pays, Gulliver Cragg, Magdalena Chodownik et Kuba Kaminski.
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