
À la faveur d'une seconde délibération, l'Assemblée nationale a finalement validé mercredi la prolongation de l'état d'urgence sanitaire jusqu'à la mi-février, comme le souhaitait le gouvernement. Un désordre avait entouré, la veille au soir, le vote de deux textes. En cause, l'absence dans l'hémicycle d'un nombre suffisant de députés La République en marche (LREM).
Au lendemain d'un couac retentissant pour la majorité et des débats houleux, les députés ont rétabli mercredi 4 novembre le calendrier de l'état d'urgence sanitaire, permettant au gouvernement de prendre des mesures d'exception face à la pandémie de Covid-19 jusqu'au 16 février.
L'ensemble du texte a été adopté en début de soirée par 272 voix contre 108, au terme de débats souvent houleux. Il doit être examiné jeudi par le Sénat, puis revenir pour adoption définitive après une dernière lecture au Palais-Bourbon samedi.
À l'issue d'une seconde délibération sur l'article 1er du projet de loi, le gouvernement et sa majorité ont fait table rase de deux amendements de l'opposition votés mardi soir, à la surprise générale.
Cette carte du règlement de l'Assemblée, abattue par le gouvernement pour effacer le camouflet essuyé la veille, ne faisait guère de doute, mais a valu à la majorité d'essuyer une nouvelle bordée de reproches de la part des oppositions.
Les députés des diverses oppositions avaient réussi mardi soir à faire passer un amendement fixant l'échéance de cet état d'urgence au 14 décembre au lieu du 16 février, au grand dam du gouvernement et de sa majorité prise au dépourvu. Le vote de mercredi a rétabli le calendrier initial.
Le manque de députés de la majorité face à des oppositions mieux mobilisées a été invoqué pour expliquer les votes surprise de mardi soir.
Un possible durcissement des mesures
Pendant ce temps, l'épidémie continue de progresser dans l'Hexagone. Plus de 4 000 malades du Covid-19 sont désormais en réanimation ou soins intensifs, avec une hausse continue du nombre d'admission dans ces services sur 24 heures, selon les chiffres de Santé Publique France publiés mercredi.
Le nombre de personnes en réanimation s'établit à 4 080, alors qu'il n'était encore que de 3 869 la veille.
Le nombre de nouvelles admissions dans les services de réanimation, soins intensifs et continus depuis mardi a aussi franchi un cap, à 540. Ce chiffre est de l'ordre de ceux enregistrés au plus fort de la première vague de l'épidémie de Covid-19, fin mars et début avril.
Le nombre de lits de réanimation, déjà relevé de 5 100 à 5 800 après la première vague épidémique, a atteint 6 400 en début de semaine. Il devrait bientôt dépasser 7 000, avec un palier suivant établi à 10 500, a précisé mercredi au Sénat le secrétaire d'État à l'Enfance, Adrien Taquet.
Un Conseil de défense présidé par Emmanuel Macron a débattu mercredi d'un possible durcissement des mesures pour lutter contre la progression de l'épidémie.
Le président de la Fédération hospitalière de France, Frédéric Valletoux, a appelé à un resserrement de la vis "si les chiffres ne s'amélior[ai]ent pas".
Avec Reuters et AFP