Dans un entretien télévisé diffusé dimanche en Russie, le président russe admet que la crise a "révélé les faiblesses" de l’économie russe. Il entend la moderniser pour la rendre plus compétitive dans 10 ou 15 ans.
Une fois n’est pas coutume, le président russe Dmitri Medvedev a dressé un sombre portrait de l’état de santé de l’économie russe lors d’un entretien télévisé diffusé dimanche, en Russie. Il a notamment admis que la crise économique mondiale avait touché l'appareil de production russe bien plus lourdement que prévu. "Les dommages pour notre économie sont bien plus importants que tout ce qui aurait pu être prévu par nous, la Banque mondiale, ou n’importe quelle autre organisation d’experts", a-t-il lancé.
Le PIB russe devrait se contracter de 7,5 % cette année, un "chiffre très grave", a-t-il ajouté.
Medvedev a par ailleurs affirmé que le chômage est "le plus gros problème que nous avons à surmonter" et qu’il faut un "effort maximum" pour le réduire. "À un moment, nous avions cinq millions de sans-emplois environ, indique-t-il. Ce chiffre a ensuite grimpé pour atteindre 7,5 millions", même si, précise-t-il encore, "une légère diminution est constatée actuellement." En Russie, le nombre de chômeurs avait atteint en mars son plus haut niveau depuis neuf ans, soit 10,2 % de la population active. En août, il est retombé à 8,1%.
Une économie trop dépendante des hydrocarbures
Face à une économie en berne, le président russe se refuse toutefois à tomber dans l'alarmisme. Pour sortir de la nasse, Medvedev prévoit de diversifier l’économie nationale, afin "qu'elle ne repose plus uniquement sur l'exploitation du pétrole et du gaz." L’économie russe a été durement touchée par la chute des cours des hydrocarbures, qui représentent 60 % des recettes d’exportations du pays.
La diversification passe par la modernisation, a enfin affirmé Dmitri Medvedev. Cinq priorités doivent être données à la Russie, selon lui : l’efficacité énergétique, la navigation spatiale et le développement d'une vraie infrastructure informatique, de l’énergie nucléaire civile, et de la filière pharmaceutique. Il faut "profiter de cette crise financière pour changer fondamentalement la donne", a-t-il conclu. Objectif : devenir plus compétitif d'ici 10 à 15 ans.