
Alors qu’un nouveau sommet européen dédié au Brexit se tiendra dans une semaine, Simon Coveney, le ministre irlandais des Affaires étrangères, nous confie son inquiétude pour la future relation entre le Royaume-Uni et l’Union européenne. "Si les deux équipes de négociateurs ne parviennent pas à un accord d’ici la fin octobre ou le début du mois de novembre, nous n’allons pas pouvoir mettre en œuvre cette nouvelle relation avant la fin de l’année", prévient-il.
Une absence d’accord commercial dans le cadre du Brexit et l’application des règles de l’OMC “nuirait énormément à la Grande Bretagne", estime Simon Coveney. Le ministre irlandais des Affaires étrangères craint tout particulièrement pour le secteur de la pêche, qu’il considère être “le point le plus difficile à régler”. Et de prévenir : “Un ‘no-deal’ provoquerait le chaos en mer pour les bateaux britanniques et la flotte européenne”.
Il considère que la récente tentative de Boris Johnson de revenir sur l’accord par un projet de loi “a miné la réputation des Britanniques dans le monde et affaibli la confiance entre les équipes de négociateurs”. Selon lui, face à de tels agissements, l’Union européenne “n’a d’autre choix que d’emprunter la voie juridique”.
Il salue les équipes de négociateurs qui ont “fait un travail formidable” pour concevoir un protocole destiné à l’Irlande du Nord et la République d’Irlande. Il souhaite “voir la pleine mise en œuvre du protocole dans le cadre de l’accord de divorce qui offre ces garanties essentielles pour empêcher le retour d’une frontière physique”, car "les gens en Irlande du Nord et en République d’Irlande se souviennent encore amèrement des frontières entre le nord et le sud”.
Bien que nationaliste et partisan de “la réunification de l’île” sur laquelle il vit, il ne soutient pas la mise en œuvre immédiate de négociations pour une réunification de l’île d’Irlande. “Ce n’est pas un sujet qui peut être traité en coup de vent dans le cadre des discussions sur le Brexit”, estime-t-il. Ce sujet “doit faire partie d’un processus de garantie, de discussion, de négociation pour tenir compte de toutes les situations et de toutes les opinions sur l’île”.
À propos de la crise sanitaire, il affirme que “les mesures mises en place en Irlande sont bien plus larges que celles prises par d’autres pays européens", relevant les bons chiffres relatifs de l’Irlande. Il salue par ailleurs le travail de l’Union européenne, observant “beaucoup plus de solidarité et des prises de décision communes venant de Bruxelles, dans le domaine des déplacements à l’étranger, de l’accès aux médicaments ou encore des équipements de protection individuels".