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Face à une recrudescence des cas de contamination, le gouvernement devrait annoncer, dimanche, la fermeture dès la semaine prochaine des bars à Paris. Les restaurants espèrent encore y échapper grâce à de nouvelles mesures sanitaires.

Nouvelles restrictions en vue dans la capitale. Face à la progression de l'épidémie du Covid-19, le gouvernement devrait annoncer, dans la soirée du dimanche 4 octobre, la fermeture dès la semaine prochaine des bars à Paris. Les restaurants espèrent encore y échapper grâce à un protocole sanitaire renforcé.

Les dernières données de l'Agence régionale de santé (ARS) communiquées vendredi ne laissent guère d'espoir. La veille, le ministre de la Santé, Olivier Véran, avait accordé un "sursis" aux cafetiers parisiens avant de placer Paris et sa petite couronne en "alerte maximale", où se trouvent déjà Aix-Marseille et la Guadeloupe.

Or depuis, les indicateurs ne se sont pas améliorés. Le taux d'incidence dépassait toujours, vendredi, la barre des 250 pour 100 000 habitants à Paris - l'un des trois critères pour basculer en zone d'alerte maximale - se situant à 264 contre 261 jeudi. Le taux d'occupation des lits en réanimation pour les patients atteints de Covid-19 s'élevait lui à 34,8 % en Île-de-France, au-dessus du seuil d'alerte maximale de 30 %.

Quant au troisième critère, le taux d'incidence chez les plus de 65 ans, il dépassait également le seuil critique des 100. "Je ne vois aucune raison au déni. Les chiffres sont là, ils pèsent lourd", a commenté Aurélien Rousseau, directeur général de l'ARS d'Île-de-France, dimanche matin sur Twitter. 

Cette si longue épidémie peur créer de l’épuisement ou de la colère. Mais je ne vois aucune raison au déni. Les chiffres sont là, ils pèsent lourds. Les dire, dire par ex la pression sur l’hôpital, ce n’est pas chercher à culpabiliser qui que ce soit. C’est responsabiliser chacun

— Aurélien Rousseau (@aur_rousseau) October 4, 2020

Dès lors, au sein de l'exécutif, on ne fait que peu de mystères sur l'intention de fermer les bars, déjà contraints depuis une semaine à baisser le rideau à 22h00 dans la capitale. "Ce n'est pas acté puisque il y a encore du travail, de la discussion", a indiqué la maire de Paris, Anne Hidalgo, dimanche, dans le Grand Jury RTL/LCI/Le Figaro, tout en reconnaissant que la situation sanitaire était "très grave".

"Plus de fêtes de famille, plus de soirées"

Si l'aggravation devait se confirmer, "nous n'aurions pas d'autre choix que de placer Paris et la petite couronne en alerte maximale et ce dès lundi", avait déclaré Olivier Véran jeudi, avant d'en décliner les conséquences : "plus de fêtes de famille, plus de soirées et la fermeture totale des bars".

Selon un sondage Elabe pour BFMTV dimanche, 61% des Franciliens seraient favorables à la fermeture complète des bars à Paris et en petite couronne. Les restaurants espèrent encore échapper à ce sort après avoir proposé un contrôle sanitaire renforcé - prise de température des clients à l'entrée, recueil de leurs coordonnées et limitation des groupes de convives à huit - sur lequel le Haut-Conseil de la Santé publique doit se prononcer.

Le gouvernement a laissé entendre qu'il suivrait l'avis de l'instance. Si elle valide le protocole, les restaurants pourront donc rester "tout ou partie" ouverts, même dans les zones d'"alerte maximale", et donc rouvrir à Aix-Marseille.

Concernant les bars, les élus parisiens ont indiqué qu'ils se plieraient à toute décision de fermeture, ce qui semble exclure un vent de fronde comme celui qui avait soufflé à Marseille la semaine dernière.

D'autres villes bientôt en zone alerte rouge ?

La maire de Paris a annoncé qu'elle ferait le point lundi à 11h30 avec le préfet de police, le préfet de région Île-de-France et le recteur pour présenter "des mesures complémentaires". Si Paris est en première ligne, d'autres grandes villes, comme Lille, Lyon, Grenoble, Toulouse et Saint-Étienne pourraient également basculer prochainement en zone alerte rouge et être concernées par les fermetures de bars.

Pour le secteur, c'est un énième coup dur. Selon la principale organisation patronale, l'Umih, environ 15 % des 220 .000 entreprises du secteur - cafés, bars, hôtels, restaurants, brasseries, discothèques - pourraient mettre la clé sous la porte dans les mois à venir en France, et 220 à 250 000 salariés pourraient se retrouver au chômage.

Avec AFP